Ce rapport du comité interministériel, rendu public lors de la réunion qui s’est tenue hier à Yaoundé dans les locaux de l’Enam, note que sur 18 administrations programmées, 14 “ ont vu leurs données validées. ” Il s’agit notamment des administrations à faibles effectifs choisies pour le test et la validation du programme informatique développé par le ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative, dans le cadre du Système informatique de gestion des personnels de l’Etat et de la solde (Sigipes). Les données quantitatives de ce document révèlent que 8013 personnels de l’Etat ont été effectivement recensés dans ces 14 administrations, alors que des informations livrées par Antilope avancent un chiffre de 12.035 personnels émargeant dans le budget de l’Etat dans ces mêmes administrations. Une différence de 4.025 fonctionnaires et agents de l’Etat non identifiés qui seraient “ fictifs ou alors ils ne se sont pas fait recenser ”, indique le rapport du comité interministériel.
Les données qualitatives se portent sur la vérification des actes de carrière et les éléments de traitement de la solde. Constat : 467 agents publics présentent de faux actes de carrière, en terme de recrutement, d’avancement et d’attribution des indemnités. 188 fonctionnaires mis en retraite percevaient toujours leur salaire normal, à côté de 348 agents bénéficiant indûment des indemnités “ n’ayant aucun rapport avec leur grade, leur statut ou alors le poste de responsabilité occupé ”, selon le rapport du comité interministériel qui identifie aussi “ 22 agents publics encore en activité ayant perdu leurs postes de responsabilité ”, mais continuant “ à percevoir les indemnités y afférentes. ” Ces fonctionnaires indélicats sont sous le coup des sanctions disciplinaires en plus de la suspension de leur traitement salarial et des ordres de recettes. Sur les 8013 fonctionnaires recensés, “ 1879 agents publics ayant été recensés ont été mis en attente à cause des incertitudes relatives à l’authenticité de leurs actes de carrière […] 6134 peuvent être considérés comme présentant une situation administrative assainie. ”
Avant l’assainissement du fichier solde en 2005, les 14 administrations avaient une masse salariale de près de 1,7 milliard de Fcfa par mois; après le recensement, elle est retombée à près de 1,3 milliard par mois. Sur l’ensemble de l’année budgétaire en cours, le trésor public devrait réaliser une économie de près de 5 milliards de Fcfa. Avec la poursuite de l’opération, le montant des détournements dans les administrations publiques atteindra des sommes très élevées. Car les cas de malversations des administrations aux gros effectifs comme les Finances, la Fonction publique, l’Enseignement supérieur, la Sûreté nationale, la Défense, la Justice, les ministères chargés des questions d’éducation, des Postes et télécommunications…pourraient atteindre des proportions inquiétantes.
Source: Cameroon Link
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