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Akono Ze : Arrestation majestueuse à Kye-Ossi
(27/02/2006)
Arrestation d'un ancien collaborateur de Gervais MEndo Zé à la CRTV en train de s'enfuir pour le Gabon.
Par Jean Jules Mbita

Au grand carrefour de Kye Ossi en venant d’Ambam, il y a un choix à faire : soit on va au Gabon, soit en Guinée Equatoriale. Au milieu de quelques vieilles guimbardes qui desservent différentes localités, le véhicule Toyota aurait pu passer inaperçu. Ses deux occupants, habillés simplement, n’attiraient d’ailleurs pas une attention particulière.

Un contrôle de routine en somme au poste frontière, où on connaît par cœur les véhicules assurant au quotidien les liaisons entre le Cameroun et les deux pays voisins.

Samedi matin, ce 25 février 2006, le gardien de la paix de service vient de commencer sa faction. Il jette un regard rapide sur les deux occupants de la voiture qui s’est positionnée sur la route menant au Gabon, fait demi tour, prêt à donner le signe que la voiture peut passer, puis se ravise et revient sur ses pas. Le visage de l’un des occupants de la Toyota lui paraît vaguement familier.

Il demande donc aux deux personnes de se présenter. En regardant les pièces d’identité, il fait la moue et, visiblement, flaire le grand coup : à bord de cette voiture ordinaire, il y a le chef traditionnel d’Oman et président de la fédération camerounaise de boxe, Jean Marie Akono Ze, accompagné d’un officier de police. " C’est bien ce monsieur, que j’ai régulièrement vu à la une des journaux, lorsqu’il organisait le fameux championnat de vacances, et que j’ai aperçu récemment à la télé lors de la relance des activités de la Fécaboxe ", pense le policier, comme il le confiera plus tard à ses supérieurs.

Un rapide interrogatoire. Au cours duquel il trouve les passagers un peu nerveux et passablement incohérents. Le président de Fédé indique qu’il va en mission de prospection de boxeurs camerounais au Gabon, en prévision d’un tournoi sous régional qu’il compte organiser bientôt.

L’homme en tenue est étonné qu’une si grande personnalité ait choisi de prendre la route et non l’avion, et qu’il n’ait pas pris le soin d’obtenir un visa ni pour lui, ni pour son compagnon. Cet officier de police n’a pas d’ordre de mission alors qu’il se trouve et de loin, hors de son territoire de compétence.

La voiture est inspectée dans les détails, et le policier, que quelques collègues ont rejoint, découvre deux mallettes contenant de l’argent. Elles ne seront pas ouvertes mais Akono Ze ne nie pas qu’elles contiennent de l’argent. Il en propose même beaucoup au flic, qui refuse : son opinion est faite, il tient là son affaire.



La suite de l’affaire


Prenant le soin de les immobiliser, il informe aussitôt sa hiérarchie à Ebolowa ; le chef de service provincial de la police judiciaire du Sud, plus informé de la vague d’arrestations ayant cours depuis le début de la semaine, demande aussitôt qu’on remonte les deux personnages à Ebolowa. Ils y arriveront vers 16 heures ce même samedi. Entre temps, le délégué provincial de la police a été informé et a informé la plus haute hiérarchie de la police, le Dgsn, qui a demandé que les deux fugitifs soient d’abord entendus puis envoyés à Yaoundé.

Dans la capitale provinciale, les deux infortunés redonnent la même version des faits. Sa majesté aurait également tenté de corrompre le délégué provincial, qui lui indiquera que l’affaire n’est plus à son niveau, parce qu’ils sont désormais attendus par le Dgsn en personne. C’est cette même réponse que donnera le provincial aux nombreuses personnalités qui, informées de l’arrestation de Akono Ze, ont tenté à distance de faire pression pour le laisser s’enfuir. Rien n’y fera. Son compagnon et lui seront effectivement conduits, de nuit (aux environs de 1 heure du matin) à Yaoundé où un dispositif spécial les attendait à la police judiciaire.

Rien pour l’instant n’a filtré des premiers échanges qui permettraient de comprendre pourquoi Jean Marie Akono Ze voulait se rendre au Gabon dans des conditions qui ressemblent à une tentative d’évasion. Même si des informations puisées à bonne source indiquent qu’il s’apprêtait à être convoqué par le Sed pour répondre, non pas de la gestion de la Fecaboxe, mais de la redevance audiovisuelle de la Crtv dont il a été le principal responsable pendant de nombreuses années.

La province du sud a connu une fin de semaine particulièrement agitée parce que, en marge des mésaventures du chef supérieur d’Oman, une commission rogatoire a été dépêchée par le procureur de la République à Yaoundé, à l’effet de saisir les biens de MM Emmanuel Gérard Ondo Ndong et Gilles Roger Belinga, respectivement anciens Dg du Feicom et de la Sic, arrêtés mardi dernier à Yaoundé et gardés en détention préventive à la prison centrale de Kondengui.

Selon nos sources, les premiers biens identifiés concernent, pour l’ancien Dg du Feicom, une résidence principale dans son village natal, une résidence à Ambam, un hôtel et une station service Total. Pour l’ancien Dg Sic, il s’agirait, dans cette première opération, d’un hôtel, d’une gigantesque résidence à Mengong, de biens immobiliers à Ebolowa, une ferme et un étang. A Yaoundé déjà, leurs avoirs en banque, ainsi que ceux de leurs collaborateurs arrêtés avaient déjà été gelés : comptes bloqués, cartes de crédit confisquées.

Source: Quotidien Mutations


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