Ondo Ndong
Le Cameroun vit depuis le début de cette semaine une autre période bouillonnante, comme une révolution de velours depuis le début des années 90.
Des directeurs généraux jusqu’il y a peu dans les bonnes grâces du pouvoir tombent les uns après les autres en disgrâce, et de la manière la plus subite qui soit. Après l’arrestation spectaculaire de trois anciens directeurs généraux et d’un maire ainsi que de l’ancien patron de la Sodecao (Société de Développement du Cacao), l’opinion, altérée au propre comme au figuré de la juste redistribution de la richesse nationale selon des critères républicains, n'arrête pas d'en parler, d'approuver ou d'en douter.
Derrière ce frémissement, il faut voir pourtant la volonté incisive d’une personne : le président Paul Biya. Certains y voient la main de extérieur, des partenaires bilatéraux (américains) et multilatéraux (FMI, Banque mondiale), dans les dernières haies à franchir pour l’arrivée finale du point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvre Très Endetté.
Il y a sans doute cette pression, mais le Cameroun reste un Etat souverain, quelque galvaudée soit la notion, de sorte que en général, même si la pression des changements vient de l’extérieur, il faut encore que Paul Biya s’y montre sensible.
Bref, il avait le choix, malgré tout ! Et déjà, le président de la République semble avoir le soutien du petit peuple. Dans les bars, taxis, services, bistrots, marchés, toute catégorie confondue, policiers, fonctionnaires, chômeurs, on apprécie ces actions, qui même si elles sont tardives, n’en sont pas moins punitives.
Et à en croire le Secrétaire général adjoint de son parti, le RDPC au pouvoir, Grégoire Owona, les militants font chorus derrière leur président national.
Des indiscrétions dans des milieux bien introduits du dossier de la fin de l’impunité des détourneurs des fonds publics font penser que l’action engagée cette semaine dans sa phase décisive a été planifiée.
D’autres têtes pourraient tomber dans les mailles de la justice au moment opportun. Mais une chose reste presque certaine, il y a une liste d'une centaine de personnalités (95) dans le collimateur de la justice. Aussi, Certaines de ces personnalités, parce qu'elles sont sans doute en fonction, restent-elles encore épargnées et ménagées ?
Feu de paille ou paille en feu ?
En toute hypothèse, il demeure que l'action annoncée par le ministre de la justice garde des Sceaux Amadou Ali en janvier ne démordra pas, face aux crimes économiques astronomiques qui commencent à être mis à nu.
Par exemple, après l'arrestation de Gérard Ondo Ndong, ancien directeur général du Feicom, des éléments de la gendarmerie auraient pris possession de ses résidences de Ambam, Ebolowa (dans la province du Sud), de Yaoundé (résidence en construction au quartier Bastos, quartier cossu de Yaoundé), ainsi que celle du quartier Fouda, en face d'un hôtel bien connu toujours à Yaoundé.
Les avoirs de M. Ondo Ndong étaient estimés au moment de son arrestation à 58 milliards de F CFA dont les comptes auraient été gelés. En outre, récupéré aussi, son parking personnel de 07 voitures (que de grandes marques!).
Pour avoir une idée du gigantisme des détournements de fonds dont il est présumé coupable, la dernière somme et la plus petite détournée serait de 100 millions de F CFA.
Les fils de cet écheveau vont être débrouillés avec le possible remaniement ministériel qui devrait connaître une réduction du nombre de ministres et la sortie d'autres du gouvernement...
Ceux qui habitent Yaoundé peuvent déjà l'avoir remarqué, il y a une baisse de la circulation de ces "grosses" VX (Toyota haut de gamme) qui grouillaient dans la circulation automobile, donnant de Yaoundé, l'impression d'une capitale d'Emirat pétrolier arabe.
Source :Cameroun on line
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