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Des présumés homosexuels à Kondengui
(21/02/2006)
Onze jeunes gens dont un mineur sont actuellement détenus à Yaoundé pour soupçons d’homosexualité.
Par Alex Gustave AZEBAZE
Onze jeunes gens dont un mineur sont actuellement détenus à Yaoundé pour soupçons d’homosexualité. Alors que l’affaire de la liste des homos de la république se transporte devant la justice, l’enquête de celle-là semble bloquée depuis 8 mois devant la même justice.

Ils sont onze si l’on compte le mineur A.C. Agé seulement de 17 ans, il a été interpellé au premier semestre 2005 par la police en même temps que Mbassi Tsimi Raymond, Ndebe Didier, Ayissi François, Nouraga Stéphane Serge, Lamba Marc Lambert, Alim Mongoche, Yankeu Yankam Blaise, Zanga Emeran Eric, Bala Adamou Youma, Atangana Obama. Ils avaient été dénoncés de manière anonyme à la police pour homosexualité.
Comme on le voit avec leurs noms, ils pourraient aisément représenter les dix régions créées par la constitution camerounaise de janvier 1996. Autant dire, si les faits étaient avérés, qu’il s’agit d’une affaire nationale. Sauf qu’à voir la façon dont la justice, – et précisément le parquet de Yaoundé qui dépend comme tous les parquets d’instance du ministre de la Justice – procède pour établir les faits d’homosexualité qui leur ont été collés par la police lors de l’enquête préliminaire ayant suivi leur interpellation collective dans la capitale au cours du premier semestre 2005, on reste circonspect. Depuis leur placement sous mandat de dépôt, le 1er juin 2005, par le procureur de la république auprès du tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif, l’information judiciaire ouverte qui devrait déterminer s’ils doivent être renvoyés ou non devant un juge pour répondre du délit de “ pratiques homosexuelles ” tel que prévu et réprimé par le code pénal camerounais en ses articles 74 et 347 bis, est comme bloquée.


Deux poids, deux mesures


Oui, sur une simple dénonciation faite à la police, dit-on, par une fille qui aurait appartenu “ au groupe ”, on s’était précipité, à interpeller ces jeunes Camerounais dont l’âge, selon nos informations, varierait entre 17 et 25 ans. Mais depuis, personne ne semble plus presser à réunir les preuves de la dénonciation apparemment prise au sérieux par nos autorités judiciaires. La preuve ? Trois mois après leur internement à la prison de Kondengui, Mme Onana Marthe Annie, le substitut du procureur en charge d’instruire ce dossier, ordonnait une expertise en vue de l’analyse des voies anales des 11 jeunes gens. L’expertise confiée au Professeur Ndocky du Cuss devait permettre, selon le magistrat instructeur de “ déterminer si ces personnes se sont livrées à des rapports homosexuels ”. Un délai d’un mois avait été accordé au spécialiste du Cuss en vue de déposer son rapport qui devait soutenir la conclusion de l’information judiciaire. Selon les informations du Messager, l’expert médical a effectivement déposé son rapport dans les délais impartis par le magistrat instructeur. Nos sources indiquent même que le rapport médical a été déposé auprès du magistrat instructeur commentant le 14 septembre 2005 précisément. Nous n’avons pas pu joindre l’expert concerné pour avoir confirmation de cette information.

Intouchables


Toujours est-il que le délai d’un mois imparti est aujourd’hui, cinq mois après, largement dépassé. Le parquet n’a toujours pas bouclé son information ni rendu une ordonnance de renvoi ou de non-lieu (total ou partiel). Mais les jeunes interpellés sur simple dénonciation anonyme continuent de croupir dans les cellules de Kondengui. Ils n’ont pas la chance de ces barons de la république qui dénoncés par des journaux bien connus, et dont les responsables sont identifiés, ne sont à la date d’aujourd’hui l’objet d’aucune information judiciaire pas même d’une enquête préliminaire. A moins que ces jeunes dont certaines sources affirment avoir à l’époque commencé à faire des révélations sur leurs partenaires ne soient en fait plutôt pris en otage par la justice. Histoire de protéger les barons de la république qui seraient ainsi confondus si l’affaire était renvoyée devant le juge et débattue publiquement comme le veut la loi ? Voire.
C’est dire que dans la lutte contre l’homosexualité comme celle contre la corruption, le type de coupables présumés qui intéressent notre système judiciaire, c’est les plus pauvres. Ce qui fait douter fortement de la détermination du gouvernement à lutter contre l’impunité. Car, l’exemple de la répression des soupçons de pratiques homosexuelles montre bien que cela ne concerne que les petits. Il faut craindre que les bailleurs de fonds qui doivent déjà, à force de fréquenter le Cameroun, savoir que les campagnes gouvernementales contre les fléaux tels la corruption ne concernent que peu les intouchables de la haute administration de l’Etat. Il faut craindre qu’une telle perception n’érode la confiance de ces partenaires étrangers en la capacité de nos institutions à promouvoir la bonne gouvernance par la fin de l’impunité au sommet de l’Etat. Et alors on peut craindre pour l’atteinte du fameux point d’achèvement de l’initiative Ppte.


Source: Le Messager


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