Au Centre culturel français de Yaoundé où elle tient l’affiche depuis le 7 février, la nouvelle exposition de Fabrice N’gon s’impose comme un arrêt obligé pour les visiteurs. Le regard est accroché par les œuvres se distinguant par une inspiration, on dirait soufflée par une sensibilité artistique à fleur de… peau. C’est que la collection se compose de modèles qui puisent leur expression dans les lignes et les creux du corps humain. Un adepte de l’énigme sur ce registre, le photographe opte pour un dévoilement subtil des détails, qui n’est en réalité que de la simple suggestion. Ce qui crée chez le spectateur le désir d’aller au-delà du " non-dit ", du " non-révélé " pour donc tenter de découvrir au mieux ces sujets qui, au lieu de se laisser saisir dans leur essence pure, l’entraînent plutôt dans le jeu du cache-cache. L’exposition porte bien son nom : " Le masque ".
Fabrice N’gon, bien connu des lecteurs du grand quotidien national bilingue, Cameroon Tribune, est un artiste photographe à la fleur de l’âge qui en veut. Ses travaux font ressortir le souci de sortir des sentiers battus, pour tracer une trajectoire unique. Sa première exposition, en octobre 2002 au CCF de Yaoundé, sous le thème " Regards d’enfants ", avait remporté un franc succès. Déjà avant cette expérience appréciée, son talent avait eu à traverser les frontières nationales, puisque un an plus tôt, en décembre 2001, une collection des œuvres du jeune photographe, intitulée " Le cordon ombilical ", s’était intégrée à la grande exposition organisée à Bamako, au Mali, dans le cadre des Rencontres de la photographie africaine. Fabrice N’gon n’avait pas pu prendre part physiquement à cet important salon, faute de moyens financiers. En décembre dernier, il était en compétition, dans son domaine, aux concours culturels des Jeux de la Francophonie de Niamey, au Niger. Mais, les écueils administratifs l’avaient empêché de faire étalage de ses atouts. Plusieurs fois, il a participé aux expositions organisées par le ministère de la Culture, à l’occasion des événements tels que la fête nationale le 20 mai.
Au Cameroun, les expositions photographiques ne courent pas les rues. Pourtant, il existe un potentiel. Fabrice N’gon est l’un de ceux qui s’emploient à le porter au devant de la scène. Des projets, il en a plein la tête. Comme à l’image de son nouvel intitulé, " Le masque ", à l’affiche jusqu’au 7 mars, il les dévoile progressivement. Avec un talent qui, sans cesse, arrondit ses angles, question de mieux atteindre… l’objectif. " Chacun a son masque et chacun le vit à sa manière… Notre ambition au moment de réaliser cette collection était de capter certains de ces instants présents, mais si profonds dans le temps et dans l’avenir… ", souligne l’artiste dans la note de présentation de sa collection.
Source Cameroon Tribune
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