Jacqueline est belle. Ses formes généreuses et son teint lacté font baver d`envie la gent masculine. A 24 ans, elle en est bien consciente et s`en sert bien. Elle a, à son actif, deux tentatives de vie en concubinage qui se sont soldées, à chaque fois, par un pillage des biens mobiliers de son compagnon. " Quand on fait deux ans avec un homme qui ne concrétise pas par le mariage, c`est la seule façon de se faire payer le temps perdu ", confie cette jeune femme.
Il est en effet devenu de plus en plus courant d`entendre des hommes se plaindre de ce que leur concubine, voire leur épouse, ont quitté la maison en emportant tous les biens mobiliers et les objets de valeurs, une fois la relation amoureuse terminée. Pour certains, l`affaire se gère soit à la gendarmerie soit au tribunal. Pour d`autres, les familles se chargent de trouver une solution au différend. Surtout quand les deux anciens amoureux ont un enfant.
" C`est vrai que les jeunes aujourd`hui tendent à officialiser le concubinage, qui est une liaison de fait et généralement avec communauté de vie, entre un homme et une femme non mariés. Mais les femmes ont toujours besoin de la sécurité d`un mariage. L`on peut donc aisément comprendre que celles-ci se payent en vidant la maison de ses biens. Dans des pareils cas, on procède à un compromis simplement au niveau familial", confie Laurent Ngomo, un chef de famille.
La loi camerounaise dispose néanmoins qu`il n`y a pas de vol entre époux. Cependant s`il s`agit d`un cas de concubinage, il revient à la doctrine en matière de droit et à la jurisprudence de trancher. Toutefois, la jurisprudence reconnaît quand même qu`après un certain nombre d`années (10 ans environ), des concubins jouissent de la possession d`état avec tout ce que cela implique en matière de droits. Ce à quoi on assiste ces dernières années dans les villes camerounaises "est une émanation de la crise du mariage", tente d`expliquer un juriste. La plupart des jeunes femmes rencontrées au cours de notre enquête disent par ailleurs comprendre les actes posés par leurs semblables. " Les hommes aiment perdre le temps aux femmes avec leur histoire de "viens on reste ". Alors qu`ils savent pertinemment que la relation est sans issue. Ils finissent de vous exploiter parfois avec deux ou trois enfants à l`appui", estime Laurence Koue.
De leur côté, les hommes estiment que les femmes sont impatientes et présentent le coût élevé de la vie et de la dot comme un frein à plus d`engagement. "Je ne comprends pas pourquoi une fille, du moment que nous vivons ensemble, devrait encore s`inquiéter. Une femme qui pille mon domicile prouve qu`elle n`est pas prête pour le mariage et que ce n`est que le matériel qui l`intéresse", s`insurge Maurice Kamdem. Cependant, le climat de non confiance qui règne de plus en plus dans les relations amoureuses ne garantit pas des bases solides à l`union.
C`est désormais une lutte d`intérêt plus qu`un amour véritable basé sur la compréhension et la solidarité. Très souvent parce qu`on a peur de souffrir. Isaac Abega, taximan dans la ville de Yaoundé, se souvient de ce jour où son ex "fiancée" a décampé avec tout ce que contenait la maison : "Je ne savais pas que nous avions un problème.
Je suis sorti un matin et, c`est ma soeur qui m`a appelé en journée pour me dire que ma fiancée était partie de la maison avec tout. J`étais très en colère et je suis allée la battre chez elle. Sa famille m`a fait incarcéré pendant deux semaines mais, au moins, j`étais soulagé."
Les jeunes femmes qui emportent les biens de leur "petit ami" s`exposent à des poursuites judiciaires, car "elles sont considérées comme des voleuses ", estime une source policière. Raphaël, une victime, conseille à cet effet aux hommes de faire preuve de plus de vigilance et de ne pas faire entièrement confiance à la femme. " La confiance n`exclut pas la méfiance ", conclut ce cadre d`une entreprise para-publique.
Source Cameroon Link
|