Il y a quelques mois, le directeur général de la bourse des valeurs mobilières de Douala (Dsx), Mathurin Doumbè Epée, en même temps qu’il annonçait l’intention de Dsx de demander son affiliation à l’association des bourses africaines, avouait n’avoir déjà noué des relations qu’avec des bourses d’expression francophone. Une option qui a inquiété plus d’un observateur, ce d’autant que sur les 20 bourses que compte l’Afrique, celles de Johannesburg en Afrique du Sud, et celle du Caire en Egypte, qui sont d’expression anglophone, représentent à elles seules, 85 à 90% du volume des opérations de l’ensemble du marché financier africain. " Il y a tout juste 4 ou 5 bourses d’expression francophone en Afrique, et je pense qu’il faut aller étape par étape. Nous sommes une jeune bourse qui est à peine en train de vouloir démarrer, et nous devons d’abord nous rapprocher de celles qui nous sont les plus proches ", avait soutenu M. Doumbè.
Compte tenu de la durée relativement longue qui sépare souvent deux étapes dans le processus de décollage de Dsx, il est à craindre que la bourse de Douala ne reste cantonnée dans cet espace réduit qui ne permet pas d’attirer les investisseurs anglo-saxons, notamment les grandes entreprises multinationales qui comptent parmi les plus nombreuses actuellement. "Un, tiens, vaut mieux que deux tu l’auras et les premières sociétés qui viendront à la bourse de Douala sont d’obédience francophone. De plus, les économies dans lesquelles nous évoluons en Afrique noire, et celle du Cameroun, sont en grande partie francophones. Il ne faut donc pas les laisser de côté pour aller vers celles qui viendront certainement à la bourse, mais par la suite ". Ces arguments du Dg de Dsx ne sauraient cependant obstruer le fait que le caractère bilingue par essence du Cameroun, le marché des investisseurs, de même que l’importance et le poids des bourses d’expression anglophones en Afrique, imposent une ouverture de Dsx vers cet autre type de marché financier.
Par Pascal E. Dang, Quotidien Mutations
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