L’information est donnée par le secrétariat technique du comité de compétitivité. L’édition 2005-2006 du rapport mondial sur la compétitivité des économies de 117 pays dans le monde, réalisée conjointement par le World economic forum et l’université américaine de Harvard vient de paraître. Ce rapport (632 pages) qui présente un classement mondial et régional des pays les plus performants en matière de compétitivité et de croissance à partir de trois piliers à savoir l’environnement macro économique, la qualité des institutions publiques et valorisation des progrès technologiques, le climat des affaires classe le Cameroun au 111e rang.
Juste devant le Bénin (114ème) et le Tchad bon dernier de la classe 117ème.
Selon le communiqué de presse du secrétariat technique du comité de compétitivité, trois critères majeurs ont été utilisés pour établir le classement 2005. Le premier critère est lié à l’environnement macro économique dans lequel évoluent les créateurs de richesse tant nationaux qu’étrangers. Ce critère englobe certains piliers qui vont du contrôle de la gestion des finances publiques à la qualité des services (système bancaire, route, électricité, communication…), en passant par le taux d’inflation et les charges fiscales.
Le deuxième critère est la qualité des institutions publiques, appréciée sous le prisme de l’indépendance du pouvoir judiciaire, le respect de l’Etat de droit et surtout les pratiques corruptives. Le dernier élément d’évaluation est la valorisation des progrès technologiques. En d’autres termes, il est question d’établir la capacité du pays à assimiler les progrès technologiques.
Pour ce qui est du Cameroun (absent du classement 2004), les informations contenues dans ce rapport est le résultat d’une enquête d’opinion réalisée au mois de mars 2005 par le comité de compétitivité (en sa qualité de l’institut partenaire du forum de Davos auprès d’un échantillon de 120 chefs d’entreprises sélectionnés selon la méthode et les directives du forum).
Facteurs défavorables
Dans les détails, l’on peut retenir que sur les quatorze facteurs les plus défavorables pour la conduite des affaires, l’accès au financement arrive en première position. Ensuite viennent en ordre la corruption, le taux d’imposition, l’inefficience de la bureaucratie de l’administration publique, l’inadéquation de l’offre en infrastructures, la réglementation fiscale, l’éthique du travail médiocre de la population active nationale, l’inadéquation de la main d’œuvre instruite, la législation du travail restrictive, l’inflation, la criminalité et le grand banditisme entre autres.
Selon un opérateur économique, responsable d’une compagnie d’assurance à Douala, le rang qu’occupe le Cameroun dans le classement présenté dans ce rapport n’est que la confirmation des multiples entraves à l’essor de l’économie camerounaise. “ Nous nous sommes toujours plaints de la pression fiscale, de la qualité des infrastructures, de l’environnement juridique, de la corruption, entre autres.
Qu’est-ce qui a été fait par le gouvernement pour remédier à ces différents maux ? Pratiquement rien. Il est donc normal qu’au moment où les économies de certains pays ne disposant pas des mêmes potentialités affichent clairement des résultats positifs, la nôtre sombre. Nous espérons qu’avec ce classement, le gouvernement camerounais va enfin prendre les taureaux par les cornes et mettre sur pied une véritable politique économique pour notre pays. Les états généraux de l’économie camerounaise annoncés pour le mois de mars prochain peuvent constituer une bonne rampe de lancement pour la renaissance de l’économie camerounaise… ” Toutefois, le rapport salue certaines performances du Cameroun en 2004, notamment la maîtrise de l’indice de prix, l’excédents et les déficits en matière de finances publiques, la promotion efficace des technologies de l’information et de la communication par les pouvoirs publics, la disponibilité des scientifiques et des ingénieurs…
D’une manière plus générale, le classement est à la fois global et détaillé. Il obéit selon le comité de compétitivité à des règles de comparaison strictes. Pour 2005, plus de 10961 responsables d’entreprises ont été interrogés dans le monde (117 pays) avec une moyenne supérieure de 93 répondants par pays dont 2000 en Afrique. Ils donnent leur avis sur une centaine de “ variables ”. Chaque pays est noté de 1 à 7. Plus un pays s’approche de 7, plus il est compétitif.
Sur un tout autre plan, la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne ne brillent pas par leur compétitivité, le premier n’arrive qu’au 42ème rang. Toutefois, certains pays sont à féliciter pour les réformes mises en place pour une meilleure compétitivité de leurs économies et qui produisent déjà des fruits. On peut citer l’Afrique du Sud (42e) le Botswana (48e), l’île Maurice (52e) et le Ghana (59e)
Source: Le Messager
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