Philippe Camille Akoa (administrateur provisoire du Feicom) envisage un vaste mouvement de licenciement des cadres, agents de maîtrise et autres personnels d’appui du Fonds d’Équipement et d’Intervention Intercommunale.
Depuis sa prise de fonction en novembre dernier, l’actuel administrateur provisoire de la banque des communes a entrepris un programme de restructuration de cette structure en commençant par la vérification de l’authenticité des diplômes de ses agents.
Une opération qui aujourd’hui (selon nos sources) connaît son dénouement au quartier Mimboman (siège du Feicom à l’Est de Yaoundé). 12 cadres auraient déjà été licenciés pour diverses raisons : faux diplômes, insuffisances académiques, profil du poste non correspondant, en dehors du fameux dossier de retour à l’administration d’origine de certaines épouses de personnalités de la République, dossier resté pendant dans les services du Premier ministère et de la Présidence de la République.
Recrutement brouillon, farci d'incompétence: une vraie farce...
Des sources très proches de l’administration du Feicom, une nouvelle liste est en gestation et comporte les noms de 11 autres cadres, une cinquantaine d’agents de maîtrise et d’une centaine de personnels d’appui. Le calme apparent des locaux ce matin (8 février) en disait long. Les gestes et les faits des uns étaient comme épiés par un mauvais ange qui rodait par là. Un cadre enthousiasmé par la rumeur de la nouvelle donne dira « Dieu merci ! Finis les papa untel, ‘les neveux de’, les Mme X ou Y ».
C’est que le Feicom, ces dernières années, s’était transformé en mangeoire où chaque responsable appelait les siens au banquet du pompage et du pillage de l’argent de tous les Camerounais.
Dans les couloirs, même pas l’ombre d’une âme et dans les bureaux, on se regarde en chien de faïence, chacun voulant jeter l’anathème sur son collègue. On pense, on réfléchit de l’éventualité de voir son nom apparaître sur la liste. Et inutile de dire que ces derniers temps, avec l’affaire « des listes d’homosexuels de la République », le mot « liste » effraie et inquiète.
Une inquiétude qui traduit bien le désordre dans lequel Emmanuel Gerard Ondo Ndong, l’ex Dg (aujourd’hui en disgrâce avec le sommet de l’état , les renseignements généraux et les impôts) a plongé le Feicom. « Sa Majesté » serait même en train de dire à ses visiteurs et proches « qu’il n’a plus rien ! », qu’on l’accuse injustement d’avoir détourné de sommes colossales au Feicom.
Des disquettes de 5 000 qui coûtent plus de 40 000 F CFA ! Le Cameroun c'est le Cameroun !
En tout cas, selon le rapport du cabinet d’audit Français qui a fait tomber le chef traditionnel de la Vallée du Ntem, un paquet de disquettes d’ordinateur, des coucou remplacés aujourd’hui par des clés Usb coûtait près de 10 fois leur prix normal, ou un ordinateur Pentium IV allait jusqu’à plus de 4 millions de F CFA, et la location d’une voiture en deux mois permettait de racheter la même voiture neuve !
Ce qui n’est pas un scandale au Cameroun en soi, d’autant que c’est par le même mécanisme que des responsables de l’administration détournent « proprement » de formidables sommes d’argent destinées à financer leur train de vie de pacha, fait de Toyota VX, Prado, des châteaux et villas tout droit sortis des séries américaines « Santa Barbara » ou Dallas. Séries que la télévision nationale diffusait abondamment, avant l’arrivée des télénovelas sud-américaines.
Comme si cela ne suffisait pas, la maison Feicom ne peut plus assurer ses missions régaliennes d’appui aux communes, aux dires même des experts financiers (Banque mondiale, Fmi ). Plus encore, la structure parapublique ne peut plus supporter le poids de la lourde masse salariale issue des recrutements fantaisistes faits à la tête et à l’origine ethnique ou encore aux relations avec les patrons du Fonds.
Vivement que l’exemple Feicom trouve une autre application dans d’autres sociétés d’État. Cela pourra être un pas en avant vers la bonne gestion et la politique des « grandes ambitions ». La lutte contre le chômage se fera alors avec ceux là qui sont à même de justifier de leurs compétences, et non des avatars de la société ramassés aux pif des amitiés de quartier, et des réseaux bâtis par ces négateurs de la République, aux seuls fins d’égoïsme et d’intérêts personnels
C’est pourquoi lancera un autre cadre du Feicom : « que le ministre dise vite quel est le mode de calcul de l’enveloppe de bonne séparation prévue pour tous ces filous ».
Et de fait, l’administration provisoire s’est rapprochée de sa tutelle pour savoir la base de calcul à retenir pour des cas de mauvaise classification. Seuls donc les états financiers restent attendus et chacun prendra sa place des lors qu’il ne s’agira plus de copinage et de népotisme aigu.
Source: Cameroun-online
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