Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > News
Sdf : Bernard Muna contre Fru Ndi
(07/02/2006)
Deux candidats décidés à détrôner le président national du parti au prochain congrès.L’ancien bâtonnier a officiellement annoncé sa candidature au poste de président national du parti hier à Yaoundé.
Par Xavier Luc Deutchoua
Bernard Muna
Bernard Muna
La voix de Bernard Muna s’est étranglée quand, au début de son adresse, il s’est tourné vers Tazoacha Asonganyi. "Pour moi, il est toujours le secrétaire général du parti". C’était hier au Hilton Hotel, dans une salle de 200 places, pleine. L’ancien bâtonnier procédait lancement de sa campagne pour la présidence du Social démocratic front. Outre l’ex-secrétaire général, plusieurs militants ont tenu à accompagner le prochain challenger de John Fru Ndi au cours de la conférence de presse. Il y avait là des cadres en difficulté avec le hiérarchie comme Martin Nkemgu, et des militants en ruptures de bancs comme Maidadi ,Saidou. Présents aussi Jean Takougang, de la cellule de communication, et Me Tchokogoe, de la cellule juridique. Zamboue, le président provincial du Centre, parrainait les assises, tandis que Ngwasiri, un des pères fondateurs du mouvement, apportait sa bénédiction à l’entreprise. Quant à Hamani Bieleu, le président national de l’Union des forces démocratiques du Cameroun, sa présence hier au Hilton hotel été saluée par Muna comme le soutien d’un "camarade de lutte des années 90".

La croisade que Bernard Muna vient de lancer pour conquérir l’exécutif du Sdf est le résultat de ce qu’il qualifie de constat d’échec. "Après plus de 15 années d’existence ; le Sdf n’a pas réussi à maintenir la flamme de l’espoir allumée, ni à concevoir un vrai programme pour l’inauguration d’une véritable démocratie dans notre parti et dans notre nation. Au contraire, les milliers de Camerounais qui avaient adhéré à notre parti se sont vu abandonnés et pour certains, ont été simplement exclu quand ils ont voulu contribuer avec détermination à la construction d’un parti véritablement démocratique. Voilà comment notre parti s’est enfoncé dans l’intolérance depuis plus de 15 ans. Cette intolérance a atteint son comble cette année une fois de plus avec l’exclusion d’un secrétaire."

L’auteur de la trahison de l’espoir placé en ce parti en 1990 est tout trouvé: l’éxécutif. Bernard Muna entend par là le chairman, John Fru Ndi, et le Comité exécutif national, autrement appelé Nec. Le premier est accusé de confiscation du parti, le secon de fermer les yeux sur les dérives dictatoriales du John Fru Ndi et de course à l’enrichissement. "Le Sdf n’est pas la propriété de Fru Ndi", a tenu a rappelé Bernard Muna qu a consacré de longue minutes à la querelle l’opposant au chairman à propos de la genèse du parti. A travers les ondes de quelques radios, John Fru Ndi l’a rayé de la liste des géniteurs du parti. e que Bernard Muna a contesté en produisant, au cours de la conférence de presse d’hier, moult photos datant de l’époque du lancement du parti, ainsi que la copie du récépissé de création du Sdf délivré par le Minat. .
Querelle de chiffonnier? Non, querelle de légitimité, qui fonde aujourd’hui les prétentions de Bernard Muna à pouvoir diriger le parti, avec pour objectif de le moderniser, de renouer avec les valeurs de la social-démocratie, de le réconcilier avec les intellectuels, de réaliser les promesses de 1990, d’assurer l’éducation des masses. En un mot, d’élaborer une feuille de route claire à proposer aux camerounais.

L’ancien bâtonnier, ancien procureur au Tribunal pénal international du Rwanda , compte sur le soutien de ce qu’il appelle les progressistes du parti, au premier rang desquels figurent les intellectuels. Durant la conférence, il a fait les yeux doux à plusieurs reprises aux militants de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-nord, de l’Est , du Sud et Centre. C’est dans cette dernière province, où il milite qu’il compte se faire investir. Ici, les suffrages lui sont déjà acquises, rassure-il
Quoique confiant, Bernard Muna n’a pas exclu l’hypothèse d’une "machination" de certains partisans de John Fru Ndi, pour barrière la route à sa candidature. Il a clairement accusé Joseph Mba Ndam de manœuvrer pour le sortir de la course à la présidence du Sdf. Le président du groupe parlementaire du Sdf estimerait que Bernard Muna, démissionnaire en 1994 et rentré dans les rangs à la faveur du forum de reconciliation du 8 septembre 2004, ne totalise pas les cinq ans d’ancienneté indispensable à qui prétend à un poste au sein de l’exécutif national du Sdf. "Faux!", réagit le juriste. Lors du forum de réconciliation, il avait été "réhabilité", et rétablit dans tous ses droits, et non simplement "réadmis". La preuve: Bernard Muna, qui renvoie ses contradicteurs aux articles 7 et 13.1 des statuts, a pu participer aux primaires du 22 septembre 2004 en vue de la désignation du candidat du Sdf à l’élection présidentielle du 11 octobre 2004. Il prend à témoin la cellule des conseillers du parti, composé de personnalités neutres et objectives, et qu’il distingue du Nec, une instance à ses yeux partisane.
Et si les statuts étaient interprétés, par la hiérarchie, de manière à écarter la candidature de Muna? "Si, malgré les règles et l’opinion, je suis disqualifié, ce n’est pas la peine de rester."




Manoeuvres

Jeudi, 2 février, en fin de semaine dernière: Michael Ndobegang, le secrétaire général par intérim remet sa démission au chairman du Sdf. Décision douloureuse, pour le parti et pour le concerné qui, au bout de trios mois d’exercice confesse son impuissance. Le 8 octobre 2005, rappelle t-il dans une correspondance datée du 2 février adressée au Chairman du Sdf, il a accepté d’occuper le poste de Sg. A l’époque, il débordait d’enthousiasme, convaincu, avoue t-il, que par la tolérance et le dialogue, on pouvait apaiser les tensions qui minaient le parti, promouvoir la réconciliation, et ramener à de meilleurs sentiments les militants sorti des rangs Son élan de néophyte l’avait même amené à prendre plusieurs initiatives dans ce sens. Il estime à présent difficile de remplir les hautes fonctions de secrétaire général en raison de sa manière de résoudre les conflits et de son approche managériale qu’il juge en contradiction avec les pratiques en cours.

Mardi, 7 février, ce jour:Paulinus Toh Jua lance sa campagne médiatique pour la présidence du parti. La détermination du député du Boyo à bouter Fru Ndi de la tête du Sdf date de l’année dernière. Le 30 septembre 2005 par exemple, il confiait à un confrère de The Post:‘Nous avons besoin d’un nouveau leader pour donner au parti une nouvelle direction". Avant Muna, il reprochait publiquement à l’actuel exécutif de mener le parti à la dérive. "Nous sommes aujourd’hui plus éloigner de l’objectif, le pouvoir, qu’en 1990. Nous devons donc réorienter et repenser nos stratégies", affirmait-il. La perspective d’affronter un gros calibre n’était pas de nature à le faire reculer "C’est un individu comme tout autre, un être humain normal comme tout autre. Il n’est pas un président à vie, et je n’ai pas peur de lui. Il est charismatique et a beaucoup fait pour le parti, mais je pense au futur."
Les derniers soubresauts de l’actualité au sein du Sdf sont d’une coïncidence troublante. La démission du Sg, Michael Ndobegang, la candidature de Jua Toh Paulinus, et le lancement presque concomitant de la candidature de Bernard Muna, donnent l’impression d’une action synchronisée en vue de débarquer le chairman Fru Ndi d’un trône qu’il occupe depuis 16 ans. Survenue au lendemain de la sanction prise à l’encontre de Tazoacha Asonganyi, désormais exclus du registre des militants, ces évènements sont de nature à fragiliser le Sdf, en général, et l’exécutif qui croyait avoir trouvé en Ndobegang un Sg falot, en particulier

Toutefois, la partie ne sera facile, ni pour Bernard Muna, ni pour Jua Toh Paulinus. Pour accéder à ce prestigieux poste de responsabilité, Jua Toh Paulinus devra tout d'abord remporter les primaires au niveau provincial. Il est à noter que, de par les statuts, chaque province ne peut présenter qu’un seul candidat à la course pour ce poste. Face au leader national sortant, lui aussi originaire et militant de la province du Nord-Ouest, la partie est périlleuse. Pour l’instant John Fru Ndi, qui en a vu d’autres, doit observer ces manœuvres avec amusement. Devrait-il pourtant prendre au sérieux cet avertissement de Bernard Muna qui dit avoir tiré les leçons de ses affrontements passés avec le chairman: "En 15 ans, j’ai appris beaucoup de choses, et cette fois-ci, c’est différent. Je connais le Cameroun."

Source: Quotidien Mutations


Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 2 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site