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Entrée à l’Enam : Statistiques accablantes
(07/02/2006)
En organisant de bout en bout et de manière personnelle les derniers concours d’entrée à L'Enam, Benoît Ndong Soumhet a omis de respecter les quotas nationaux.
Par Jean François CHANNON

En organisant de bout en bout et de manière personnelle les derniers concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), Benoît Ndong Soumhet a omis de respecter les quotas nationaux. Une situation qui crée un malaise évident dans le sérail.

L’actuel directeur général de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) Ndong Soumhet Benoît est obstiné. Dans le bras de fer relatif à la gestion et l’organisation des derniers concours d’entrée à l’Enam, qui l’oppose à son ministre de tutelle, à savoir, le ministre de la Fonction publique et la réforme administrative (Minfopra), il entend aller jusqu’au bout de sa logique. Alors que le Minfopra, Benjamin Amama a écrit au Premier ministre pour demander les visas pour annuler les résultats desdits concours pour “ fraudes graves et non-respect des procédures organiques ”, le directeur général a fait convoyer au centre de formation militaire des forces armées camerounaises de Ngaoundal dans l’Adamaoua, les quelque 350 jeunes gens qu’il a déclarés admis à l’Enam, pour le désormais traditionnel service militaire qui inaugure l’année académique à l’Enam. “ Ceci sans que les arrêtés du ministre de la Fonction publique qui font de ces nouveaux pensionnaires de l’école des élèves fonctionnaires n’aient été signés. Un cas de figure unique et qui restera historique dans l’administration camerounaise. Non seulement les élèves qui se trouvent actuellement en formation militaire ne sont pas pris en charge par l’Etat, mais aussi ils ne sont pas assurés”, commente un haut responsable du Minfopra. Il achève d’ailleurs son propos par une interrogation: “ Face à cet état de fait, qui donc sera responsable au cas où surviendrait un incident grave, genre accident, au cours de cette formation militaire généralement rude ? ”
Dans cette affaire où le Dg manifeste une rébellion face à sa tutelle, et alors que le Premier ministre continue de garder le silence, on ne doute plus des motivations et des soutiens qui amènent Ndong Soumhet à adopter une telle posture. En tout cas, les statistiques des résultats des concours d’entrée à l’Enam organisés, arrêtés et publiés par le directeur général, tels que élaborés par la commission d’enquête et de clarification des conditions d’organisation des dits concours sont édifiants sur les fraudes décriées par le Minfopra. Les pourcentages officiels par rapport à la réglementation, n’ont pas été respectés. A savoir les quotas officiels par province pour l’ensemble des concours d’entrée à l’Enam : Auditeurs de justice, Division administrative et régies financières (Darf) cycle A ; Division administrative et régies financières (Darf) cycle B ; Greffiers cycle B, tels que arrêtés par le patron de la fonction publique qui lance lesdits concours sont les suivants : Centre (15%), Sud (5%), Sud Ouest (8%), Grand Nord(30%), Littoral(12%), Est(4%), Ouest(13%), et Nord Ouest(12%). Ce sont des quotas et des pourcentages nationaux, arrêtés sur instruction de la haute hiérarchie du pays, et transmis au ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative.
C’est sur cette base que le texte qui organise les concours administratifs stipule que le ministre de la fonction publique “ arrête les résultats ” et les fait publier comme tels par le directeur général de l’Enam qui est chargé de l’organisation matérielle desdits concours. Curieusement (et encore, cela semble plutôt voulu), le directeur général de l’Enam dans les derniers concours a fabriqué des pourcentages et des quotas qui lui sont propres ou alors propres aux intérêts de ses soutiens. A bien y regarder, les provinces du Centre, Sud, et Sud Ouest sont meilleurs gagnants. En Darf A par exemple, ces provinces qui traditionnellement ont droit à des pourcentages respectifs de 15%, 5%, et 8% se retrouvent avec entre autres 22,91%, 9,37%, et 12,5%. Chez les auditeurs de justice, même traitement de faveur, avec notamment des pourcentages de l’ordre de 20% pour le Centre, 10% pour le Sud, et 20% pour le Sud Ouest. Les mêmes violations de la réglementation continuent chez les greffiers ou le Centre obtient 33,33% au lieu de 15%, le Sud 3,33% au lieu de 5%, et le Sud Ouest 13,33% au lieu de 8%. En Darf B, Le Centre plafonne à 23,33%, au lieu de 12,5%, le Sud 6,66% au lieu de 5% le Sud Ouest 8,88% au lieu 8%. Dans ces pourcentages, les provinces les plus lésés sont celles du Grand Nord (25% en Darf A, 27,22% en Darf B, 20% chez les auditeurs de justice, et 20% chez les greffiers), l’Ouest (10,41% en Darf A, 11,66% en Darf B, 10% respectivement chez les auditeurs de justice et les greffiers) du Nord Ouest (11,66% en Darf B, 10,41% en Darf A, 10% chez les auditeurs de justice et les greffiers), de même que l’Est et le Littoral ont les pourcentages qui ne respectent pas la réglementation.

Colère dans le sérail
On aurait pu croire que de manière réelle, ce sont les candidats des provinces que l’on peut dire lésés qui ont mal travaillé. Mais la curiosité ici est que Ndong Soumhet semble avoir fait la part belle aux gens de son département d’origine et à sa tribu. Tenez par exemple, sur les 22 candidats admis en Darf A dans la province du Centre, 12 sont de la Lékié et Eton. La suite dans la même province du Centre, en Darf B 42 admis dont 17 Eton, auditeurs de justice, 6 admis dont 3 Eton, greffiers, 10 admis 6 Eton. On peut bien aussi observer que la province d’origine du Premier ministre, Inoni Ephraim est “ en haut ”, comme on dit chez nous dans ces résultats. Est-ce donc pour cette raison que les pressions les plus ardentes, exercées sur le ministre Amama, soient venues de ses services ? Voire…Toujours est-il que dans l’establishment politique camerounais, il y en a qui grincent les dents, fulminent contre Ndong Soumhet et ses soutiens supposés ou réels pour avoir ainsi confisqué les concours d’entrée à l’Enam.
Au final, au cas où les statistiques élaborées par la commission Nana Ismaéla à l’issue de leurs enquêtes venaient à être confirmées (ce dont beaucoup ne doutent plus), on peut bien s’inquiéter sur la nouvelle option prise par la direction générale de l’Enam dans l’organisation des concours d’entrée dans cette prestigieuse école.





Source: Cameroon Link


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