...commerçants et des usagers.
Pour livrer leurs cargaisons, des camionnettes faufilent désespérément au milieu " des caisses placées à l’emporte-pièce par on ne sait qui ". Cette ambiance d’indiscipline s’y est confortablement installée. Mais les nouveaux dirigeants du marché regroupés au sein de l’Association des commerçants dynamiques de Mboppi (Acodym) veulent reprendre la main. Ce à quoi s’opposent certains de leurs pairs, sur fond de réunions secrètes, qui viennent d’être portées à l’attention des autorités administratives du Wouri. " Les servitudes, le balayage et le gardiennage constituent la pomme de discorde entre le nouvel exécutif, l’ancienne équipe et les collaborateurs du régisseur du marché ", confie un responsable à la Communauté urbaine de Douala.
Sur place à Mboppi, la pose anarchique des coffrets dans les servitudes est décriée par les responsables de l’Acodym, qui imputent la responsabilité de cette pratique à la section locale du Syndicat des commerçants détaillants du Wouri qui gérait le marché jusqu’en septembre 2005, date de leur entrée en fonction. D’ailleurs, lors des récents incendies qui ont dévasté certaines boutiques, les sapeurs pompiers avaient mis en cause l’obstruction des voies d’accès. Le gardiennage et le balayage du marché ne sont pas mieux maîtrisés que la gestion des espaces. " Tout ce que nous faisons, c’est de verser les sommes qu’on nous demande à la fin de chaque mois ", indique un commerçant. Or les gardiens se plaignent d’être rançonnés en permanence par certains chefs de blocs. "Nous devons leur verser au moins 10.000 Fcfa tous les mois ", disent-ils.
Le bureau des commerçants a récemment pris la résolution d’examiner la situation des gardiens et des balayeurs au cas par cas. " Chacun de vous doit fournir un extrait de casier judiciaire ", leur a-t-on indiqué. L’ancienne équipe dirigeante s’est alors interposée, indiquant en coulisses aux balayeurs et aux gardiens qu’il s’agit là d’une démarche visant à les chasser de Mboppi, ce qui n’a pas tardé à susciter des remous. Des responsables du syndicat des détaillants nient toute accointance avec les gardiens. Interrogée à ce sujet, Alice Maguedjio, secrétaire général de l’Acodym appelle plutôt à l’apaisement. " Nous avons été installés par les pouvoirs publics en septembre 2005. Nous voulons travailler avec tout le monde. Nous n’avons pas l’intention d’organiser une chasse aux sorcières. Mais l’ordre et la discipline doivent régner ici. Les trafics de toutes sortes doivent disparaître. Il n’y aura pas un seul coffret de plus dans les servitudes ", tranche-t-elle, avant d’inviter les autorités compétentes à apporter tout le soutien nécessaire aux actions entreprises pour l’assainissement et contre l’insécurité au marché Mboppi.
Effectivement, les efforts consentis par près de 1000 commerçants ayant souscrit à la dynamique rencontre une vive résistance auprès certains de leurs collègues ; une situation qui pourrait dégénérer à tout moment.
Le marché de Mboppi est l’un des rares à Douala à être tenu par les commerçants eux-mêmes. La tentative de la Cud de leur imposer un concessionnaire s’est soldée par une fin de non recevoir. " A notre arrivée, c’était un marécage. C’est nous qui avons tout construit ", soutient fermement un vendeur croulant déjà sous le poids de l’âge. Les membres de l’association des commerçants qui se sont réunis le jeudi 2 février 2006 ont réaffirmé qu’ils entendent jouer leur rôle jusqu’au bout.
Source: Quotidien Mutations
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