Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Santé
Les recettes des hôpitaux vont accroître
(05/02/2006)
Conseiller du ministère de la Santé publique pour la coopération française, il apprécie la réforme.
Par Eugène Dipanda
Dans le contexte camerounais, quelles sont les chances de réussite du concept de mutualité?
Il n’y a pas de problème. On peut y arriver si on a vraiment la volonté de le faire. C’est-à-dire qu’un groupe de personnes vivant dans une même communauté s’adresse à des opérateurs privés qui sont des spécialistes dans le montage de mutuelles. S’ils connaissent bien leur métier, ils vont leur apporter un appui technique et un suivi prolongé qui les aidera à la fois à calculer le montant des cotisations, à organiser la gestion et à suivre la manière dont ça se passe. Et ça marche généralement.
Après, il faut voir avec la solvabilité des gens. Il y a des personnes qui ont des ressources assez faibles. Malgré tout, on ne peut pas les exclure du système. Il peut avoir des membres d’une communauté, qui ne peuvent cotiser plus de 250 Fcfa par mois. C’est faible, au regard des coûts des soins. Mais cela n’empêche pas de faire une mutuelle. Simplement, la couverture qui sera proposée par la mutuelle sera une couverture minimale, c'est-à-dire qu’ils auront certains soins remboursés mais pas tous. Mais, ce qu’on voudrait, c’est monter un système national qui permette, par défaut de péréquation et par des mécanismes de solidarité, d’aider ces mutuelles-là à améliorer les prestations offertes.

Quelle pourrait être l’influence de ces mutuelles sur le développement économique des centres de santé classiques ?
Les mutuelles vont "solvabiliser" la demande. C’est-à-dire qu’un certain nombre de gens qui, de manière générale, n’allaient pas se soigner parce qu’ils ne pouvaient pas payer, pourront désormais y aller. Parce que la mutuelle va les aider à payer. L’accès aux soins va donc augmenter, l’activité hospitalière va être renforcée et les recettes des hôpitaux vont accroître…

On parle par ailleurs de la prise en charge des indigents. Comment cela va-t-il se passer concrètement ?
Les mécanismes de prise en charge des indigents, pour l’instant, n’ont pas été définis. Mais, il y a des pistes, il y a des propositions… L’idée générale est de dire que dans un groupe qui a monté sa mutuelle, la communauté connaît les indigents qui sont dans son entourage. C’est elle qui les identifie comme tels. Elle sait qu’ils ne peuvent pas payer parce qu’ils n’ont pas d’argent, et on les connaît bien. En cherchant des mécanismes, on peut probablement demander aux collectivités locales de participer aux cotisations de ces gens-là. Cela représente des sommes faibles mais, à partir du moment où la somme est versée, les indigents peuvent bénéficier des mêmes prestations que les autres mutualistes. La seule différence est que ce ne sont pas ces derniers qui payent les cotisations.

La mutualisation du risque maladie est un système qui existe depuis longtemps en Europe. Le Cameroun n’y va-t-il pas un peu tard ?
C’est vrai que c’est un concept qui est ancien, et qui commence à pénétrer l’Afrique depuis quelques années. Et il d’ailleurs est en progression constante. On ne peut cependant pas dire que le Cameroun y arrive tard. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le problème financier d’accès aux soins, il est connu de tous. Tout le monde sait que c’est difficile pour certains de se soigner. L’une des solutions se trouve donc être la création des mutuelles de santé. Il faut se lancer dans la création d’un grand nombre de ces unités ; et puis, après, compléter par d’autres mécanismes.



Source: Quotidien Mutations


Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 1 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2024. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site