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PARIS (Reuters) - Environ 300 personnes se sont rassemblées sans incidents mais sous haute protection vendredi soir devant l'Olympia, à Paris, pour soutenir l'humoriste Dieudonné, dont le spectacle a été annulé pour "raisons de sécurité" par les organisateurs.
"Liberté d'expression !", "Dieudonné président !", ont scandé les manifestants réunis autour d'un podium installé en pleine rue, boulevard de la Madeleine, sous la protection de quelques 300 policiers.
Accusé d'antisémitisme par ses détracteurs, Dieudonné M'Bala M'Bala s'est vu empêcher de présenter comme prévu son spectacle "le divorce de Patrick" par une société de production, qui a considéré à la suite de menaces anonymes téléphoniques qu'elle ne pourrait assurer la sécurité.
Une forte polémique s'est en effet développée à la suite d'une émission télévisée sur France 3 le 1er décembre au cours de laquelle, déguisé en juif traditionaliste, il avait demandé ironiquement aux jeunes de rejoindre "l'axe du bien américano-sioniste" avant de conclure son propos par un salut nazi et un cri "IsraHeil !".
A la manifestation, plusieurs personnalités, dont le rappeur Joey Starr, le président du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) Mouloud Aounit, l'ex-champion olympique de judo Djamel Bouras et l'écrivain camerounais Calyxte Beyala sont venus apporter leur soutien à l'humoriste en invoquant la liberté d'expression.
"Ce soir, c'est un combat pour la liberté d'expression et nous devons tous nous mobiliser. Ne m'enlevez pas la parole, je suis un des seuls artistes noirs de la scène française", a déclaré Dieudonné, debout sur un podium dressé en pleine rue et protégé par un service d'ordre musclé.
"Quatre cent ans de traite négrière, il faut que ça sorte. Ce qui vient dans mon bide, il faut me laisser le dire", a-t-il ajouté sous les vivats de la foule.
Comme ses partisans scandaient "Dieudonné président", l'humoriste, qui a déjà été candidat à une élection locale et avait projeté un temps de se présenter à la présidentielle de 2002, a répondu en souriant : "ils essayent de me descendre, mais je vais voir ce que je peux faire".
Dieudonné a ensuite appelé à "sanctionner les politiques aux élections régionales", puis a esquissé des extraits de son spectacle par un sketch ironisant sur les préparatifs des attentats du 11 septembre 2001 pour, a-t-il dit, montrer qu'il s'en prenait à "toutes les formes d'intégrisme".
Sketch sur les colons juifs
Il a poursuivi par un sketch sur les colons juifs des territoires autonomes palestiniens, concluant par un : "j'ai critiqué la politique d'Israël et j'ai le droit" qui a soulevé de nouveaux vivats.
Il a demandé au public de se disperser sans violence, expliquant qu'il militait pour la "non-violence, comme Martin Luther King". La manifestation s'est dispersée dans le calme.
L'annulation de son spectacle intervient après celle de plusieurs autres représentations dans une demi-douzaine de villes de France, depuis janvier.
A Lyon le 5 février, la justice a imposé pour la première fois aux organisateurs de lui ouvrir leur scène, mais de très violents incidents provoqués par des organisations juives radicales ont perturbé la représentation.
La polémique autour de Dieudonné ne va sans doute pas s'apaiser, puisqu'après une enquête de police menée à la demande du ministère de la Justice, il a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour "diffamation raciale" pour le sketch présenté sur France 3.
La date du procès sera fixée la semaine prochaine. Poursuivi une première fois pour d'autres propos où il disait préférer "le charisme de ben Laden à celui de George Bush", il avait été relaxé le 11 juillet 2003.
source:Yahoo Info
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