Le ministre de la Communication s’indigne énergiquement contre les organes de presse qui ont pris l’initiative de publier des listes d’homosexuels du Cameroun. Le ministre de la Communication, dont le propos semble nier l’existence du phénomène dans les hautes sphères de la République, pense que cette attitude procède de la légèreté éditoriale des organes de presse ayant fait leurs choux gras avec ce sujet. Le journalisme relève de “ l’irréfutabilité des faits ”, affirme-t-il dans une posture pédagogique. “ Ces pratiques ne se font pas sur la place publique ”.
De qui les journaux tiennent-ils leurs listes ? “ Soit vous avez assisté, soit vous êtes vous-même homosexuel ”, lance le Mincom dont le nom figure sur certaines listes en circulation dans certains organes de presse.
Les journalistes concernés encourent-ils des poursuites judiciaires ? “ Je n’ai pas encore déposé une plainte, mais d’autres l’ont fait. C’est imparable. Comment allez-vous faire ? ”, s’interroge le Mincom comme pour demander : “ est-ce que vous avez les preuves de ce que vous avez publié ? ” Si l’Anecdote n’a pas publié le nom du Mincom, le journal de Amougou Belinga n’est pas exempté de poursuites pénales.
“ Je ne sais pas comment vous allez faire pour prouver celle [l’homosexualité] des autres ”, s’inquiète Pierre Moukoko Mbonjo quant au sort qui serait réservé au directeur de cette publication dont la visibilité s’est légèrement accrue la semaine dernière après avoir rendu publique une liste d’homosexuels.
L’homosexualité existe-il au Cameroun ? Pierre Moukoko Mbonjo n’y voit que “ confusion et contradiction ”. Selon le Mincom, il est inconcevable de traiter les diplômés de prestigieuses écoles françaises d’homosexuels : Justin Ndioro (centralien), André Siaka (polytechnicien), Pierre Moukoko Mbonjo, Martin Okouda (Science Pô de Paris), sans oublier les diplômés des prestigieuses écoles camerounaises.
Le Mincom fait allusion à Laurent Esso, magistrat diplômé de l’Enam. “ Toute réussite est suspecte et coupable ”, lâche Pierre Moukoko Mbonjo. Même les citoyens faisant la fierté du Cameroun à l’extérieur se retrouvent cités : Yannick Noah, Manu Dibango, Grâce Decca…Une voix à peine étouffée demandera au ministre si Elton John, ce musicien anglais qui a convolé en justes noces en décembre dernier avec un homme, ne fait la fierté de la Grande-Bretagne à l’étranger.
D’où sont parties ces listes d’homosexuels ? Les faits sont-ils avérés ? Pierre Moukoko Mbonjo pense qu’il s’agit “ de règlements de comptes politiques par journaux interposés ”, lorsqu’il ne s’agit pas de jalousie pure et simple. Quels sont donc les acteurs de “ ces combats politiques ” et ces luttes d’intérêts dont le tremplin le plus vendable serait l’homosexualité ? Aucune précision n’a filtré du propos de Moukoko Mbonjo. “ Je ne désespère pas que la presse camerounaise mette de l’ordre en son sein ”, conclut le Mincom.
Source: Le Messager
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