...du pétrole lampant et du gaz domestique
Selon un communiqué rendu public hier par la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), les prix des trois produits pétroliers sus évoqués viennent d'être revus à la hausse, à raison de 23 Fcfa par produit, et de 500 Fcfa pour la bouteille de 12 Kg de gaz domestique.
Concrètement, les nouveaux prix arrêtés par la Csph se présentent ainsi qu'il suit : 563 Fcfa pour le carburant (contre 540 Fcfa le mois dernier), 343 Fcfa pour le pétrole lampant (le litre coûtait 320 Fcfa au mois de janvier), 513 Fcfa pour le gasoil (contre 490 Fcfa par le passé) et 6.000 Fcfa pour la bouteille de 12 Kg de gaz domestique (au lieu de 5.500 Fcfa en janvier dernier).
Cette nouvelle hausse des prix des produits pétroliers au Cameroun, indique la Csph, est le fait de deux phénomènes principaux. Il s'agit d'abord de "la forte augmentation des cours mondiaux du pétrole brut ces derniers temps (...) et [de] la dépréciation de la parité moyenne du dollar américain par rapport à l'Euro et, par conséquent, au franc Cfa".
En effet, la Csph explique qu'entre le 23 décembre 2005 et le 20 janvier dernier, tandis que la parité du dollar passait de 553,94 à 544,24, le prix du super (carburant), lui, augmentait de 12, 21% (515,72 à 578,69 dollars). Par ailleurs, les prix du pétrole lampant et du gasoil subissaient des hausses respectives de 7,62% (557,08 à 599,53 dollars) et 5,49% (513,49 à 541,66 dollars).
Selon la Csph, cette conjoncture pétrolière mondiale a été causée par "la possibilité évoquée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lors de sa dernière réunion, de baisser sa production en 2006; l'hiver particulièrement rigoureux dans l'hémisphère nord; le net déclin des stocks commerciaux américains de pétrole brut hors réserves stratégiques; le sabotage de certaines installations pétrolières de la société Shell au Nigeria; et l'incertitude que fait régner la politique nucléaire iranienne sur le marché pétrolier".
Initiative Ppte
Ensuite, la Csph justifie ce nouveau renchérissement des prix des produits pétroliers par "le rattrapage progressif des écarts entre les prix actuels à la pompe et [les prix réels] calculés conformément à l'évolution des paramètres du marché pétrolier mondial".
Cette opération a été prescrite par la loi de finances 2006, et est une exigence des accords passés avec les partenaires au développement du Cameroun (Fmi et Banque mondiale), dans la perspective de l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Pays pauvres très endettés (Ppte).
En effet, pour ne pas asphyxier les consommateurs malgré l'envolée des prix du pétrole brut sur le marché mondial, la Csph a, par le biais de son système de péréquation, évité de répercuter immédiatement cette hausse à la pompe. C'est ainsi que le mois dernier, cet organisme a stabilisé le prix du carburant à la pompe à 540 Fcfa, au lieu de 589,06 Fcfa (prix réel du marché pétrolier mondial). De même, le pétrole lampant et le gasoil qui devaient normalement revenir à 354,52 Fcfa et 547,41 Fcfa respectivement, ont été disponibles aux prix de 320 et 490 Fcfa.
Un calcul permet de constater qu'entre les prix réels et ceux pratiqués à la pompe, il y a des écarts de 49,06 Fcfa pour le super, 34,52 Fcfa pour le pétrole lampant et 57,41 Fcfa pour le gasoil. Ces excédents sont supportés par la Csph, grâce au mécanisme dit de péréquation. La nouvelle hausse des prix, qui entre en vigueur dès ce matin, vise donc à rattraper 23 Fcfa sur les excédents sus mentionnés et par produit.
Ce qui réduit les écarts (entre prix réels et prix pratiqués) à combler à 26,06 Fcfa pour le super; 11, 52 Fcfa pour le pétrole lampant et 34,41 Fcfa pour le gasoil. Toute chose qui augure une nouvelle hausse le mois prochain, eu égard au "rattrapage progressif" prescrit par les bailleurs de fonds internationaux et accepté par le gouvernement camerounais.
Source: Quotidien Mutations
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