Ces vingt dernières années, l’action menée par le FMI pour aider ses pays membres les plus démunis, dont le Cameroun, à stabiliser leur économie et à relever leur niveau de vie, a pris beaucoup d’importance. Avec la création de la facilité d’ajustement structurel (FAS) en 1986, puis de la facilité d’ajustement structurel renforcée (FASR) en 1987, l’aide concessionnelle aux pays pauvres est devenue un volet essentiel du FMI.
Mais la persistance de la pauvreté et la pression croissante de l’opinion publique, ont montré qu’il fallait aller plus loin. C’est pourquoi le Fonds et la Banque mondiale ont œuvré pour la mise sur pied d’une nouvelle stratégie qui resserre les liens entre réduction de la pauvreté, croissance économique et allègement de la dette. Pour le FMI, la pièce maîtresse de cette stratégie est la facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) dont il s’est doté pour remplacer la FASR. La nouvelle facilité vise à faire de la lutte contre la pauvreté l’élément clé d’une stratégie de croissance élaborée par le pays lui-même.
La FRPC va de pair avec les efforts déployés pour alléger la dette des pays pauvres très endettés. Au cours de l’exercice 2000, l’initiative prise conjointement par la Banque mondiale et le FMI en faveur de ceux-ci a été renforcée pour permettre à un plus grand nombre de pays admissibles qui appliqueront de bonnes politiques économiques de bénéficier d’un allègement plus important et plus rapide. L’objectif est de les aider à ramener leur dette extérieure à un niveau supportable, et à le faire en favorisant un recul effectif de la pauvreté. Lancée en 1996, l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), marque le premier effort auquel s’associent les créanciers multilatéraux, les membres du Club de Paris, les autres créanciers bilatéraux officiels et les créanciers commerciaux.
Naturellement, le Cameroun en proie à une crise sans précédent, a été qualifié pour bénéficier de l’Initiative PPTE. Il a conclu un programme triennal (2000-2003) avec le FMI. Même si la plupart des objectifs de celui-ci ont été remplis (taux de croissance voisin de 5%)à cause des dérapages budgétaires et des performances insuffisantes des réformes structurelles, le point d’achèvement de l’Initiative, qui aurait permis un allègement considérable de la dette, n’a pas pu être atteint en 2004. Conséquence : le pays a dû conclure un programme intérimaire pour le 1er semestre 2005.
Le 24 octobre 2005, le conseil d’administration du FMI a donné quitus au pays pour l’exécution de celui-ci, considérée comme globalement satisfaisante. Il a également approuvé un nouveau programme triennal pour la période 2005-2008. Si les performances des six premiers mois de ce programme sont satisfaisantes, le FMI pourra alors considérer au cours de ce premier semestre 2006, que le point d’achèvement PPTE est atteint. Le Cameroun va alors bénéficier d’un allègement d’un important stock de sa dette extérieure. L’actuelle intensification de la lutte contre la corruption, le récent séminaire gouvernemental, la relance de la privatisation de la CDC et de la Camair, la présente mission conjointe FMI-Banque dans le pays, s’inscrivent dans cette perspective.
Source : Cameroon Tribune
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