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Informatisation des opérations électorales
(30/01/2006)
Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, fait le bilan des assises des gouverneurs de province.
Par Nicolas AMAYENA
Marafa Hamidou Yaya
Marafa Hamidou Yaya
M. le ministre d’Etat, quelles leçons pouvez-vous tirer des travaux de la première conférence semestrielle des gouverneurs de province de l’année qui vient de s’achever?

Au terme de trois jours de travaux intenses et d’échanges fructueux, nous pouvons relever quelques tendances majeures. Globalement, sur le plan sécuritaire, l’ordre et la paix règnent sur l’ensemble du territoire national, même si ici et là, des actes d’insécurité sont à déplorer. Par ailleurs, malgré les difficultés économiques de l’heure, l’état d’esprit des populations n’est pas au pessimisme. Les efforts déployés par le gouvernement pour le redressement de notre économie avec l’appui des partenaires au développement, sont appréciés à leur juste valeur et permettent à nos compatriotes, d’envisager l’avenir de manière positive.

Pour terminer et en relation avec le thème général des travaux qui était à titre de rappel : " autorités administratives, réformes et modernisation de l’Etat ", les communications des membres du gouvernement et les exposés de mes collaborateurs des services centraux, ont permis aux gouverneurs de se mettre à niveau, par rapport aux grands enjeux de l’heure.

Le thème choisi que vous venez d’évoquer, pour certains, laisse penser que les autorités administratives auraient quelque difficulté à s’adapter à évolution démocratique et économique en cours…

Avant toute chose, il faut rappeler à ceux qui développent une telle vision, que le chef de l’Etat a engagé notre pays dans un vaste programme de réformes politiques, sociales et économiques depuis un peu plus de deux décennies. A chacune des étapes de l’exécution de cet ambitieux projet de société, les autorités administratives ont toujours su apporter leur contribution déterminante.

Elles continuent de le faire aujourd’hui en leur qualité de prestataires de services républicains. Il serait donc injuste et trop court, de croire que le choix du thème de la conférence qui vient de s’achever, est lié à une quelconque insuffisance de ces hauts commis de l’Etat. Bien au contraire, en tant qu’agents-relais sur le terrain des diverses politiques gouvernementales, il est nécessaire qu’à intervalles réguliers, elles soient entretenues sur les grandes orientations arrêtées par la très haute hiérarchie de l’Etat. C’est l’approche qui sied pour l’appréciation de l’organisation d’une conférence semestrielle des gouverneurs de province.

L’une des communications délivrées pendant ces assises portait sur la mise en cause de ces autorités devant les tribunaux. En effet, il est souvent arrivé que sous le couvert du maintien de l’ordre, des autorités administratives portent atteinte aux libertés individuelles. Vos collaborateurs ont-ils été suffisamment sensibilisés sur les dispositions du nouveau Code de procédure pénale ?

Parmi les communications à cette conférence, il y a eu effectivement celle du vice-Premier ministre, ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui a bien voulu entretenir les gouverneurs sur l’économie du nouveau Code de procédure pénale.

Sans dévoiler un secret ou interférer sur les attributions du le vice-Premier ministre, nous pouvons dire que son intervention s’inscrit, dans la perspective d’une action de vulgarisation de grande envergure de ce Code qualifié de révolutionnaire, que son ministère va entreprendre incessamment.

A sa suite, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice a entretenu les gouverneurs sur la mise en cause des autorités administratives devant les juridictions judiciaires. Et le secrétaire d’Etat chargé spécialement de l’Administration pénitentiaire a communiqué sur le rattachement de l’Administration pénitentiaire au ministère de la Justice.

Toutes ces communications ne sont pas, loin s’en faut, la résultante des atteintes aux libertés individuelles par les autorités administratives. Bien au contraire, ces interventions du département de la Justice, au-delà de la nécessaire synergie gouvernementale, sont une autre manifestation dans les faits, de la volonté de modernisation de l’Etat telle qu’impulsée par le président de la République.

Car, les atteintes aux libertés individuelles que vous signalez et qui sont d’ailleurs marginales, sont régulièrement sanctionnées sur le plan hiérarchique et le cas échéant, traitées par les cours et tribunaux. Notre pays est un Etat de droit, nul ne saurait se placer au-dessus de la loi.

On observe, ces derniers temps, des conflits récurrents dans les collectivités locales Limbé, Douala, Yaoundé, etc. comment expliquez-vous cette situation ?

Plutôt que des conflits, il s’agit davantage de soubresauts au sein de certaines municipalités. Ils traduisent, à notre avis, la vitalité démocratique de l’institution communale. Avec l’approfondissement de la décentralisation, il faut même s’attendre dans un premier temps, à une espèce de poussée de fièvre de ce phénomène. Mais à la longue, une meilleure appréciation des mécanismes de gestion des collectivités territoriales décentralisées et une meilleure gouvernance locale, vont permettre de rétablir le juste milieu.

Il faut garder la tête froide et gérer chaque situation conformément au droit en vigueur. Pour le moment, l’heure est à l’apaisement au sein de toutes les municipalités qui viennent de connaître de tels soubresauts.

La mise en place effective de la décentralisation n’est elle pas la bienvenue ? Par ailleurs, vous avez annoncé l’année dernière la mise en place imminente des organes de suivi de la décentralisation. Où en est-on avec cette idée ?

La décentralisation est un autre grand chantier ouvert par le chef de l’Etat. Sa mise en œuvre obéit à plusieurs principes dont celui de la progressivité. Après les lois de juillet 2004 qui ont fixé son cadre juridique général, la décentralisation va se poursuivre avec la mise en place effective des organes de suivi. C’est une étape essentielle de ce processus qui se fera en tenant toujours compte du respect de la primauté de l’Etat et de son caractère unitaire et indivisible. Cette mise en place reste et demeure d’actualité.

Les élections législatives et municipales sont prévues en 2007. A cette période également va sûrement resurgir le problème de l’informatisation du fichier électoral. M. le Ministre d’Etat, est-ce que le fichier électoral sera informatisé avant les prochaines échéances électorales ?

Vous savez que la position du gouvernement sur cette question est claire. Le débat ne se situe pas sur l’opportunité ou non de mener cette opération. Elle est inscrite dans l’agenda gouvernemental au même titre que la révision de nos lois électorales. D’ailleurs, c’est l’ensemble des opérations électorales que nous voulons automatiser. Nous sommes engagés sur cette voie depuis la refonte des listes électorales en 2004. Avec le concours des autorités administratives, un schéma directeur de l’informatisation des opérations électorales a déjà été élaboré et son coût chiffré.


Administration territoriale: le temps de la modernité

Les chefs d’unité administrative doivent s’adapter au contexte politique, économique et social de l’heure pour contribuer plus efficacement à la réalisation des Grandes ambitions.

Dans un Cameroun résolument engagé sur le chemin de la démocratie et du développement économique et social, l’autorité administrative -gouverneur, préfet, sous-préfet ou chef de district- dépositaire de l’autorité de l’Etat dans son unité de commandement (province, département, arrondissement ou district), représentant du président de la République doit impérativement se remettre en cause pour se hisser à la hauteur des enjeux. Sans jeter l’anathème sur ces hauts commis de l’Etat, il y a lieu de relever cependant que certains de nos " chefs de terre ", comme on les appelle communément, éprouvent encore quelque difficulté à s’adapter aux évolutions en cours. La réunion des gouverneurs de province tenue, la semaine dernière à Yaoundé, revêt une importance singulière. Au moins parce qu’il s’agit de la première du genre depuis la réélection du président Paul Biya à la magistrature suprême le 11 octobre 2004, marquant ainsi le début de son second septennat placé sous le sceau des Grandes ambitions visant à " sortir le Cameroun du sous-développement pour le faire accéder à la modernité ". Ces assises apparaissent à l’analyse comme une occasion privilégiée pour sensibiliser, impliquer et interpeller les gouverneurs de province et, à travers eux, les autorités administratives placées sous leur responsabilité, sur ce que l’Etat attend des uns et des autres dans ce combat pour la modernité. Ce qui passe notamment par une internalisation des réformes politiques, économiques et sociales majeures. D’où le thème des travaux de Yaoundé : " Autorités administratives, réformes et modernisation de l’Etat ". En clair, à l’heure de la modernité, l’autorité administrative doit faire preuve d’efficience et d’efficacité dans son action au quotidien et ce, dans le respect scrupuleux des lois de la République.

Parce qu’elle est également le représentant de l’ensemble du gouvernement, l’autorité administrative doit accompagner par ses actes, les politiques en cours dont le but est de consolider soit l’Etat de droit, soit les efforts de développement économique et social. C’est qui ce explique sans doute les cinq communications délivrées pendant cette conférence des gouverneurs de province par des membres du gouvernement sur des questions d’une actualité brûlante relevant de leur domaine de compétence : le nouveau Code de procédure pénale ; la mise en cause des autorités administratives devant les juridictions judiciaires ; le rattachement de l’Administration pénitentiaire au ministère de la Justice, depuis l’organisation gouvernementale de décembre 2004 ; le programme triennal : attentes et perspectives et la réforme du titre foncier. De la capacité de chaque autorité administrative à s’adapter au nouveau contexte dépend aussi la réussite du programme des Grandes ambitions du chef de l’Etat. Un défi à relever qui passe nécessairement par la rénovation de l’institution préfectorale.

Source : Cameroon Info


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