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Point d’achèvement : concert d’impatiences
Il faisait déjà partie de la délégation du Fmi qui, en 1999 a aidé le Cameroun à préparer le dossier d’admission au point de décision de l’Initiative Ppte en octobre 2000. Il connaît donc le catalogue des conditionnalités que devait satisfaire le Cameroun pour franchir le point d’achèvement. Six années plus tard, revoici Daneshwar Ghura, venant évaluer la dernière phase de ces réformes, dans un contexte d’impatience généralisée.
L’impatience des autorités camerounaises qui espèrent enfin voir la communauté internationale reconnaître que le pays a progressé dans la mise en place d’un cadre macro-économique et budgétaire pouvant lui permettre de lutter plus efficacement contre la pauvreté. L’impatience des populations qui veulent ressentir dans leur vie les effets de la réduction de la dette.
L’impatience de certains bailleurs de fonds comme la France qui affiche l’envie de dérouler son contrat de désendettement pour le développement C2d. L’ambassadeur de France au Cameroun, Jean-François Valette relève dans l’Agenda 2006 de l’Ambassade de France au Cameroun que l’atteinte du point d’achèvement que “ l’on peut raisonnablement voir franchie au premier semestre 2006, permettra une annulation significative de la dette, dont la charge sera réduite d’un montant correspondant à environ 5 % du budget camerounais. ”
Daneshwar Ghura et ses missionnaires trouvent donc un pays psychologiquement bloqué, dans l’attente angoissante du point d’achèvement. Les espoirs placés en cette perspective polarisent l’attention des observateurs sur le déroulement de cette évaluation que le gouvernement dit avoir minutieusement préparé.
Le reliquat des réformes non essentielles à mettre en œuvre a été passé au peigne fin. Jusqu’au 9 février prochain, le Cameroun va jouer la carte de la transparence avec le Fmi, pour capitaliser cette dernière chance. Car, le budget 2006 en cours d’exécution a été construit avec l’aval du Fmi, sur l’hypothèse du franchissement du point d’achèvement au plus tard le 30 juin.
Les experts du Fmi vont pouvoir apprécier les impacts de certaines mesures édictées au gouvernement et apprécier l’opportunité d’instiller un peu de flexibilité dans l’examen de certains critères et repères. Cette mission du Fmi coïncide avec la hausse, à compter du 1er février des prix des produits pétroliers. Une mesure qui contrarie les espoirs de la population et qui donne le sentiment que les orientations de politique économique et financière des institutions de Bretton Woods sont antisociales. Le Fmi pourra-t-il contribuer à rendre l’espoir à cette population ? La mission Daneshwar Ghura qui commence ce vendredi s’avère donc décisive.
Source : Le Messager
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