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Lutte contre l’argent sale : l’ANIF peaufine sa stratégie
(26/01/2006)
Des comptes sont demandés aux organismes financiers soupçonnés d'avoir eu des opérations frauduleuses.
Par Rousseau-Joël FOUTE

"Vous devez passer en revue les opérations suspectes de l’année 2005 et transmettre des déclarations de soupçon à l’ANIF afin qu’elle puisse rapidement commencer à travailler ". Cette phrase est du ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah. Il s’adressait ainsi hier à Yaoundé aux directeurs généraux et directeurs des établissements de crédit, des établissements de microfinance, des sociétés d’assurances et autres assujettis, venus participer à une séance de travail avec les responsables de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), créée il y a huit mois mais qui n’est pas encore opérationnelle. Service public de renseignement financier, doté de l’autonomie financière ainsi que d’un pouvoir de décision sur les matières relevant de sa compétence, l’ANIF, rattaché au ministère de l’Economie et des Finances, a pour mission, entre autres, de recevoir, de traiter et, le cas échéant, de transmettre aux autorités judiciaires compétentes tous renseignements propres à établir l’origine des sommes ou la nature des opérations faisant l’objet de la déclaration de soupçon au titre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Le 31 décembre dernier, dans son discours à la Nation, le chef de l’Etat, dénonçant la corruption qui continue de sévir, a prescrit à l’ANIF une action vigoureuse contre ce fléau. " J’attends d’elle (l’ANIF) qu’elle fasse son travail ", a-t-il demandé.

La séance de travail d’hier entre le MINEFI, les dirigeants de l’ANIF et leurs partenaires privilégiés que sont les assujettis s’est tenue à la suite de cette interpellation. Par assujettis, il faut comprendre, au sens de l’article 13 du décret portant organisation et fonctionnement de l’ANIF, " toute personne physique ou morale qui, dans le cadre de sa profession, réalise, contrôle ou conseille des opérations entraînant des dépôts, des échanges, des placements, des conversions ou tous autres mouvements de capitaux, notamment : le trésor public ; la BEAC ; les organismes financiers ; les changeurs manuels ; les gérants, directeurs et propriétaires de casinos et établissements de jeux ; les notaires et autres membres des professions juridiques indépendantes lorsqu’ils conseillent ou assistent des clients ou agissent au nom ou pour le compte de leurs clients pour l’achat et la vente de biens, d’entreprises ou de fonds de commerce, la manipulation d’actifs, de titres ou d’autres actifs, l’ouverture de comptes bancaires, la constitution, la gestion ou la direction de sociétés, de fiducies ou de structures similaires, ou toutes autres opérations financières ; les agents immobiliers ; les sociétés de transport et de transfert de fonds ; les agences de voyage, les commissaires aux comptes, les experts-comptables et auditeurs externes, les conseils fiscaux ; les marchands d’articles de valeur tels que les œuvres d’art, les métaux et les pierres précieuses, les automobiles ".



Démarrage

Le directeur de l’ANIF, Hubert Nde Sambone, ainsi que les trois chargés d’études nommés au sein de cette structure, à savoir Salomon Ndje, Gervais Eric Ndo et Bienvenu Motassi, attendent des dirigeants des organismes financiers et des autres personnes assujetties, des déclarations de soupçon qui consistent à déclarer à l’ANIF " les sommes ou tous autres biens qui sont en leur possession lorsqu’ils pourraient être liés à un crime ou à un délit ou s’inscrire dans un processus de blanchiment de capitaux ; les opérations qui portent sur des sommes ou biens qui pourraient provenir d’un crime ou d’un délit ou s’inscrire dans un processus de blanchiment des capitaux ".

En ouvrant la réunion hier, le MINEFI a rappelé que l’ANIF, créée par décret du chef de l’Etat le 31 mai 2005, a une importance qui n’est plus à démontrer " dans un contexte marqué par la corruption, la contrefaçon, l’évasion fiscale, le blanchiment des capitaux, le boom des sociétés et agences de transfert de fonds, des casions et autres structures des jeux dont les sources de financement ne sont pas toujours connues ". Un environnement également marqué, a ajouté le ministre, " par le terrorisme dont les méfaits commandent à tous égards une mobilisation accrue par la mise à nu de toutes ses sources de financement ". Polycarpe Abah Abah a déclaré que la séance de travail vise à faire un saut qualitatif pour le démarrage effectif des activités de l’ANIF, par l’établissement d’une relation étroite entre les responsables de la structure et ses partenaires privilégiés. Cette relation devant permettre à ANIF, a-t-il expliqué, de réaliser son programme d’action prioritaire pour l’exercice 2006, même s’il y a en cours la désignation urgente des points focaux par les assujettis, ainsi que la désignation tout aussi urgente des correspondants des administrations chargées d’assurer une coopération étroite avec l’ANIF.


Source : Cameroon Tribune


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