Gilles R. Belinga
La Société immobilière du Cameroun (Sic) a désormais à la tête de ses organes dirigeants, de nouveaux responsables. Un conseil d’administration extraordinaire tenu hier à la va-vite, a évincé le Dg, Gilles Roger Belinga qui trônait à la tête de cette société depuis une quinzaine d’années. Il a également mis fin à la vacance au poste de président du conseil d’administration, depuis le décès du président de l’Onel et Pca, Enoch Kwayeb. L’ancien ministre Abdoulaye Haman Adji en devient le président du conseil alors que l’administrateur civil principal, Boniface Ngoa Nkou, cadre au ministère des Finances et récemment nommé directeur des ressources matérielles et du patrimoine au ministère de la Santé publique trône au poste de directeur général.
Le séisme s’est déroulé hier, dans une ambiance maussade, empreinte de nervosité et de frilosité, au 2ème étage de l’immeuble de l’Armp où cohabitent d’autres structures dont le Png et le ministère du Développement urbain et de l’habitat. Tout a commencé à 16 heures avec l’entrée dans la salle de conférence du ministre d’Etat, ministre du Développement urbain et de l’Habitat, Lekéné Donfack qui mettra fin aux supplices. Le ton ferme et lourd, le ministre qui assure la tutelle de la Sic surprendra par une injonction en direction de la presse à qui il demande de vider d’abord les lieux. Dans les couloirs, Etondé Ekotto, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, est très en colère. “ Je n’ai pas du temps à perdre, on m’attend ailleurs. J’en aurai juste pour deux minutes ”. Sans doute est-il informé de la fin de son règne (il officiait comme Pca par intérim en l’absence du défunt président Enoch Kwayeb). Le conclave entre Lekéné Donfack et une poignée d’administrateurs présents sur les lieux durera une dizaine de minutes.
Lorsque la presse est à nouveau conviée en salle, on comprend que la sentence a été prononcée depuis longtemps, et le sort de Gilles Roger Belinga scellé. Les administrateurs étaient conviés au banquet, juste pour entériner la farce. La présence sur les lieux des nouveaux promus qui seront immédiatement installés, en dira long. Au Pca Abdoulaye Haman Adji, Lekéné Donfack a rappelé la responsabilité qui est la sienne de conduire à bon port, le destin de la Sic. Quant au Dg, Boniface Ngoa Nkou, on attend de lui, la restructuration de la Sic, qui devra être poursuivie et conduite à son terme en rapport avec les administrations compétentes ; la relance des activités de production des logements ; la promotion d’un climat de travail serein au sein de la société, compatible avec les exigences de compétitivité dans un environnement libéralisé. Le nouveau Dg doit aussi se pencher sur la réhabilitation du patrimoine de la Sic, qui du fait de la gestion à problèmes, des connections dangereuses, du zèle et de l’indifférence de son prédécesseur a fait banqueroute, happée par la spirale de toutes les magouilles et mésintelligences. “ Dans la conjoncture actuelle caractérisée par un important déficit de logements adéquats, il s’agit pour la Sic d’être en mesure de participer activement et efficacement au processus de relance de l’habitat en préparation au Cameroun ”, a martelé Lekéné Donfack.
La chute d’un dinosaure
Sale temps pour Etondé Ekotto. En un seul jour, il a perdu l’aisance de l’intérim au poste de Pca de la Sic, où il trônait depuis le décès du Pca Enoch Kwayeb, de même qu’il a perdu son juteux poste de Pca au port autonome de Douala. Quant à la débâcle de Gilles Roger Belinga, on savait bien depuis longtemps, que la Sic faisait partie des sociétés dont la santé préoccupe le chef de l’Etat, Paul Biya. Le Dg qui avait su bien manœuvrer et sauver sa peau, lors des assises du 4 août 2005 ; au cours desquelles le conseil d’administration avait fermé les yeux sur “ tout ”, n’a pas su rebondir. Et le mammouth s’est fracassé le crâne. La déchéance de Gilles-Roger Belinga est une autre preuve que Paul Biya qui n’a pas de chance avec ses frères du Sud, passe lamentablement à côté de ses choix de gouvernance. Du coup on se demande si Gilles-Roger Belinga ne sera pas arrêté, ou s’il ne fait pas partie de la liste noire d’Ahmadou Ali.
Source : Le Messager
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