“ La corruption détruit l’économie nationale ”. Ce message du ministère de l’Economie et des finances qui barrent les affichettes de format A3 ornant les murs de la clôture de la direction des douanes à Douala est un indicateur : le secteur des douanes est malade et, la corruption fait partie de ses maux les plus chroniques et les plus redoutés. D'ailleurs, les services de douanes figurent dans le classement des cinq secteurs les plus corrompus au Cameroun, publié par Transparency International et Sos Corruption. Selon Sos Corruption, “ certaines marchandises sortent tout simplement du port sans être déclarées ; d’autres le sont mais au niveau de la déclaration, 1/3 seulement de la marchandise seulement est déclarée. Tout ceci, grâce aux pots de vins que recevraient les responsables de la douane de la part des exportateurs et/ou importateurs. Et, des sommes énormes prennent une direction autre que celle du trésor public ”.
Une situation qui n’honore pas le secteur des douanes qui célèbre ce 26 janvier, comme d’ailleurs toutes les années, leur Journée internationale. Ainsi, du 26 au 29 janvier, la direction générale des douanes du Cameroun organise des manifestations à Douala baptisées “ Semaine de la douane ”. Ce programme qui s’étend sur cinq jours vise à faire connaître le rôle essentiel joué par l’administration des douanes dans un contexte non seulement de mondialisation des échanges, mais aussi de corruption ambiante. Opérateurs économiques, commissaires agréés en douanes, autorités administratives, personnels des douanes et grand public pourraient alors trouver là une occasion idoine pour discuter des multiples problèmes de ce secteur névralgique de l’économie nationale et internationale. Des journées portes ouvertes qui peuvent être rangées à première vue dans la rubrique de la promotion de l’image des douanes camerounaises, devraient profiter au public à qui on demande de payer le juste prix en douanes et de dénoncer tout comportement déviant des agents des douanes. L’on pourrait mieux s’imprégner des procédures et des mécanismes douaniers au Guce, à la direction générale des douanes et dans les aéroports. Il est également prévu un séminaire de conscientisation sur la corruption animé par James Fokolong, président de Transparency international Cameroon. Les fonctionnaires des douanes ont là du grain à moudre d’autant plus qu’ils sont dans le Top Five des secteurs les plus corrompus du pays.
Dans l’ensemble, la lutte contre la corruption constitue le soubassement de cette semaine des douanes. Les responsables des douanes, du programme national de gouvernance, de Transparency international Cameroon, et du Gicam devront se retrouver autour d’une table pour discuter des pistes qui permettent de combattre la corruption. De même que Georges Aloumou, inspecteur principal des douanes devra communiquer sur la bonne gouvernance et les 17 normes du cadre de l’Omd (Organisation mondiale des douanes) visant à sécuriser et à faciliter le commerce mondial. La bonne gouvernance ne s’accommodant pas des maux tels que l’opacité, l’inertie, le laxisme et la corruption, Georges Aloumou devrait insister sur l’instauration d’un code de conduite dans le secteur qui soit résolument tourné vers l’intérêt général et qui intègre la probité, le désintéressement, le respect de la chose publique et la transparence comme qualités premières des fonctionnaires de douanes, maillon essentiel du programme de réformes et de modernisation devant permettre à l’administration camerounaise des douanes d’accompagner l’activité économique et le commerce vers leur plein épanouissement.
Le programme de la semaine des douanes prévoit également un volet social constitué de la remise des épaulettes aux nouveaux fonctionnaires de douanes et aux diplômés de l’Enam ; des cadeaux aux retraités ; une kermesse ; un défilé militaire et une marche sportive.
Source : Le Messager
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