Les " deux-roues " sont désormais de véritables éléments à risque de la circulation routière à Yaoundé.
L’information avait été glissée lors de la dernière fête du personnel de l’Hôpital central de Yaoundé, célébrée fin décembre. Les motos-taxis sont devenus un vrai problème de santé publique dans la capitale, avec près de 600 accidents de la voie publique à leur " actif " pour l’année 2005. Moins d’un mois après ce décompte, le fléau " bend skin " vient d’aggraver le score. Trois personnes sont mortes suite à un accident survenu non loin du marché Melen (voir CT du 24 janvier). Les observateurs sont bien obligés de le constater : l’activité de transport par moto, qui gagne du terrain à Yaoundé, devient de plus en plus dangereuse. Pourtant, certains pensaient la ville aux sept collines à l’abri d’un phénomène qui a complètement colonisé Douala. En raison justement de son relief accidenté, inapproprié pour les motos, pensait-on alors. Puis, les premiers engins sont apparus, se proposant pour la desserte des zones périphériques. Il n’y a pas eu d’alerte générale.
Ce n’était certes pas nécessaire, quand ils se cantonnaient à Mendong, à l’entrée d’Etoug-Ebe, etc. Aujourd’hui, après avoir été tolérés, les conducteurs de moto se sont enhardis, ont gagné en assurance et grignoté plus d’espace. Ils se trouvent désormais à Mimboman, Emombo, Obili, pour ne citer que ces quartiers, qui ne sont pas à la périphérie de Yaoundé, loin de là. Et le trafic automobile n’y est pas négligeable. Quand des motos s’en mêlent, ayant au guidon des " pilotes " qui pensent que le moindre espace est bon pour passer — quitte à doubler à droite —, l’accident n’est pas loin. Il est vrai, comme le souligne cet habitant de Yaoundé, le gros des " deux-roues " stationnés ici et là va toujours au fin fond des quartiers (Don Bosco pour Mimboman, Mvog-Betsi pour Melen…), dans des endroits difficiles d’accès pour les taxis. Mais certaines motos arrivent dans la zone du marché Mokolo, où le flux de voitures est quasiment ininterrompu, et sur d’autres espaces de grande circulation de la cité.
" Ils viennent jusqu’au centre-ville ", explique un taximan, avant d’ajouter que leur connaissance du code de la route n’est pas des plus exhaustives. Les zigzags qu’ils effectuent en pleine chaussée, les dépassements qu’ils opèrent et la manière dont ils stationnent tendent à accréditer la thèse selon laquelle bon nombre de motos-taximen sont formés à la va-vite. L’absence de casque — obligatoire pour le conducteur et le passager — et les surcharges viennent alourdir le dossier de ceux-là qui n’ont parfois aucun papier.
Le problème, c’est que des citoyens en pâtissent. Un des grands hôpitaux de Douala a fini par avoir son " Pavillon bend skin ". Faut-il que Yaoundé en arrive là ?
Source : Cameroon Tribune
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