La sinistrose qui touche nombre de secteurs d’activité ces derniers temps n’épargne pas les boulangeries. Au point que certains majors, à défaut de fermer purement et simplement boutique, envisagent carrément de supprimer l’activité essentielle de leur existence qu’est la production de pain. C’est vraisemblablement le cas de la Boulangerie-pâtisserie “ Zepol ”, située au Boulevard de la Liberté à Douala-Akwa.
Selon des sources proches de cette entreprise, l’activité de production du pain connaît de sérieuses difficultés depuis quelques années. Et les efforts de ses responsables, membres du principal syndicat des boulangers du Cameroun, pour arrêter la saignée seraient restés vains. “ Notre unité de production de pain a une capacité de transformation de 80 sacs de farine par jour. Du fait de la concurrence des boulangeries clandestines tolérées par le gouvernement, nous n’en faisons que 30 depuis bientôt 3 ans. Ce qui nous cause un manque à gagner très important ”, nous a confié en début d’année un employé de cet établissement.
Comme solution palliative, la direction de l’établissement s’apprêterait ainsi à fermer sa fabrique de pain. Elle ne conserverait alors qu’une unité légère en vue de satisfaire sa clientèle maison. Conséquen-ces, le personnel utilisé pour la fabrique du pain et de la distribution serait renvoyé purement et simplement. Selon un employé de “ Zepol ”, c’est une bonne centaine personnes de personnes qui se retrouveraient ainsi sans boulot.
Effet Kfs
Approchée par Le Messager, la direction de “ Zepol ” qui n’a pas voulu confirmer formellement ces informations graves, ne les pas a non plus démenties. D’autant qu’une source crédible au sein de cet établissement a indiqué qu’il existe un plan de licenciement pour des raisons économiques. Notre source a ainsi admis que la direction de “ Zepol ” s’apprêtait à saisir l’Inspecteur du travail pour lui faire part de ses difficultés et communiquer vraisemblablement la liste des employés promis à la retraite forcée.
Selon les sources proches du syndicat des boulangers, les difficultés des fabricants de pain à Douala, outre des boulangeries clandestines, souffrent depuis l’année dernière de l’entrée dans le secteur du groupe Kadji. Ce dernier qui dispose d’une usine de conditionnement de la farine de blé livre sur le marché du pain de marque Kfs de différentes dimensions à des prix très compétitifs. C’est peut-être là la véritable menace pour les boulangeries classiques qui achètent la matière première plus chère.
Faut-il le rappeler, la plupart des grandes enseignes tel “ Zepol ”, se sont ouvert depuis des années à d’autres activités telles la vente des produits alimentaires divers ; ainsi que la pâtisserie et la viennoiserie. Un peu comme pour anticiper sur une conjoncture difficile notamment dans leur activité historique initiale qu’est la fabrique et la distribution du pain et à laquelle se sont spécialisés les premiers investisseurs grecs installés au Cameroun.
Source : Le Messager
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