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Bras de fer : L’affaire du concours de l’Enam
(24/01/2006)
Les candidats admis commencent le stage à Koutaba ce vendredi
Par Xavier Luc Deutchoua

Le Pm arbitre le différend entre le Dg de l’Ecole et le Minfopra au sujet du concours d’entrée 2005.

L’amphithéâtre de l’Enam a fait le plein d’œuf hier à 9h. Les candidats admis au différents cours d’entrée dans la prestigieuse institution n’ont pas pris de risque, le communiqué du Dg de l’institution, lu vendredi dernier sur les ondes de la radio nationale et les convoquant pour une réunion de préparation de leur mise en stage militaire, se terminait sur le ton de la menace. "La présence de tous est impérative. Tout absent sera considéré comme démissionnaire". Une mise en garde qui venait en ajouter au climat de polémique qui entoure l’organisation et la proclamation des résultats des derniers concours dans cette école. Dans le bras de fer qui l’oppose à sa tutelle, le directeur de l’Enam vient de remporter une première manche avec le début, hier après-midi, de la visite médicale, en prélude au stage militaire, qui commence à Koutaba le 27 janvier, et qui devrait durer 45 jours.

Victoire à la Pyrrhus, cependant: Benjamin Amama et Bénoît Ndong viennent de mettre en péril une amitié vieille de "quarante ans". Demi victoire aussi: la question de l’intégration des candidats déclarés admis dans la Fonction publique reste pendante. Investigation faite auprès des services du Premier ministre, Ephraïm Inoni a sommé le Minfopra de signer les arrêtés portant admission des candidats aux différents concours. En vain. A ce jour en tout cas, et malgré l’injonction du Pm, ces arrêtés, qui confèrent aux candidats admis le statut d’élèves- fonctionnaires, n’ont pas été rendus publics.




Tripatouillage

Que cache l’obstination du Minfopra qui, précision, assure la tutelle de l’école, à voir clair dans "les opérations des concours d’entrée à l’Enam pour le compte de l’année académique 2005/2006"? Que s’est-il passé pour que Amama revienne sur sa promesse de ne jamais interférer dans l’organisation du concours d’entrée à l’Enam? "Je voudrais vous assurer que vous ne ferez jamais l'objet de pression en vue de fausser soit les résultats du concours d'entrée, soit ceux des examens internes de l'école", s’était-t-il juré le 06 juin 2005, s’adressant à Benoit Ndong, nommé trois jours plus tôt par le président de la République. [Mutations N° 1419 du mardi 07 juin 2005]. Amama, qui a longtemps fait carrière dans les renseignements, a-t-il eu vent de quelque tripatouillage? Des fils de bonne famille ont-ils été reçus au nom de leur sang et non du fait de leur mérite, comme le laisse entendre des titres de la presse privée?

La mission mise sur pied le 11 janvier aidera à éclairer le public sur ces différents points. Arrivé à l’Enam le 12 janvier, elle n’a pu commencer ses travaux le lendemain, en l’absence du Dg, convoqué ce jour là à la primature, et qui aurait pris soin de s’excuser auprès de la mission. Pendant six jours (au lieu des cinq initialement prévus), selon les documents gracieusement mis à notre disposition par la cellule de communication du Minfopra, la mission avait à éplucher les fiches de notation des candidats admissibles, les fiches de reports de notes des candidats admissibles, les procès verbaux d’admissibilité, les procès verbaux d’admission définitive, et les dossiers personnels des candidats définitivement admis.
De l’avis d’un membre de la mission justement, l’équipe que pilotait Nana Ismaïla a travaillé dans la sérénité. Pressé de délivrer les premières conclusions de la mission, notre source se contente de murmurer : "A ma connaissance, il n’y a pas de crise entre le Dg et le ministre". Avez-vous établi des cas de fraudes comme annoncé dans les journaux? "Je ne peux pas en dire plus. Pour l’instant, le rapport est en cours de rédaction".

Rencontré le 18 janvier à son bureau, le Directeur général de l’Enam s’est réfugié derrière l’obligation de réserve à laquelle il est "tenu en tant que haut fonctionnaire". Benoît Ndong Soumhet a exprimé son refus de s’engager dans un pugilat avec son ministre de tutelle "par organe de presse interposé".
Quant au point de savoir s’il y a eu vice de procédure et violation des textes qui régissent la relation hiérarchique avec la tutelle dans l’organisation du concours, le Dg de l’Enam reste bouche bée. Qui donc a en charge l’organisation du concours? Pour l’heure, chacun répond : "C’est moi". A l’appui de sa cause, l’un et l’autre invoquent le droit. Le Pm a, lui aussi, choisi le terrain du droit pour arbitrer le différend. C’est ce qui ressort de confidences recueillies auprès du secrétariat des services du Pm, où nous avons poursuivi l’enquête.
Dans un courrier confidentiel reçu au Minfopra le 31 octobre, on peut lire ceci, sous la plume de Jules Doret Ndongo, s’exprimant au nom du Pm : "Il m’est revenu que la procédure de sélection des candidats aux récents concours d’entrée à l’Enam connaît un certain retard en raison de divergences de vues entre le Ministre de tutelle de l’Enam et le Directeur général de cette institution, sur les compétences respectives de l’un et de l’autre en matière d’organisation du concours".


Obligation de reserve

Dans la même correspondance, le Sg, reprécise les attributions des chacun des deux protagonistes : "Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative est chargé de l’ouverture du concours et de la proclamation des résultats conformément aux dispositifs du décret n° 200/696/Pm du 13 septembre 2005, et le directeur général de cette Ecole étant responsable de l’organisation matérielle du concours, autrement dit de toutes les opérations autres que l’ouverture et la proclamation des résultats, en application des dispositions du décret n°2005/154 du 06 mai 2005". Et le Sgpm de conclure: " Je vous invite en conséquence, sur hautes directives de Monsieur le Pm, chef du gouvernement, à bien vouloir veiller au respect des domaines respectifs de compétence sus rappelés et à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de la proclamation, dans les meilleurs délais, des résultats des derniers concours d’entrée à l’Enam".

Le premier décret évoqué ci-haut date de Peter Mafany Musongè. Le second, daté du 06 mai 2005, qui est de Ephraïm Inoni, venait consacrer une situation de fait. A savoir que le concours de l’Enam a toujours été piloté d’un bout de la chaîne à l’autre par les différents directeurs généraux successifs. Comme déjà à l’époque où benjamin Amama, alors directeur général de l’Enam, annulait un concours sans l’avis de son ministre de tutelle, à l’époque rené Ze Nguélé. Et peut-on, par ailleurs, oublier de relever qu’un décret fut signé le 06 mai 2005, intervenant au lendemain d’un affrontement entre le Pm et le Minfopra au sujet de la décision de Benjamin Amama de lancer un concours d’entrée à l’Enam ouvert aux seuls informaticiens et mathématiciens…



Source : Quotitien Mutations


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