C’est pour évaluer l’exécution des six premiers mois du programme triennal.
Les autorités camerounaises s’apprêtent à accueillir une mission décisive des services du Fonds monétaire international (FMI). On parle même d’une mission conjointe FMI/Banque mondiale. En tout cas, la délégation du FMI, conduite par le chef de la mission pour le Cameroun, Dhaneshwar Ghura, est attendue à Yaoundé jeudi en fin d’après-midi. Du 27 janvier au 9 février 2006, les experts des institutions de Bretton Woods vont entre autres évaluer l’exécution par le Cameroun des six premiers mois (juillet-décembre 2005) du programme financier, économique et social du gouvernement pour la période allant du 1er juillet 2005 au 30 juin 2008.
Ce programme triennal, approuvé le 24 octobre 2005 par le conseil d’administration du FMI, s’exécute de façon rétroactive à partir du 1er juillet dernier. La mission annoncée est déterminante pour l’avenir de l’économie camerounaise, dans la mesure où ses conclusions sont de nature à déclencher de façon irréversible l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE). Concrètement, le rapport qui sera dressé à l’issue de deux semaines de travaux sera ensuite soumis au conseil d’administration du FMI qui l’examinera en mars-avril 2006. Si l’évaluation du Conseil est positive, ce dernier constatera au cours du premier semestre 2006 l’atteinte par le Cameroun du point d’achèvement de l’Initiative PPTE, synonyme de l’annulation d’un volume significatif du stock de la dette extérieure du Cameroun. La dette multilatérale du Cameroun pourra également être effacée par les pays du G8, comme c’était le cas l’année dernière au profit de 18 pays pauvres, parmi lesquels 14 pays africains.
Retombées
Il est important de noter qu’en approuvant un accord de trois ans avec le Cameroun au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC), les administrateurs du FMI, le 24 octobre dernier, estimaient ainsi que des progrès importants avaient été faits dans la gestion de l’économie du pays, notamment dans le cadre du programme de référence mis en œuvre dès janvier 2005. La signature du pays retrouvait, à cette occasion, une crédibilité au sein de la communauté financière internationale. D’ailleurs, le paiement des 200 milliards de F CFA de dette que le Cameroun devait aux bailleurs de fonds ne s’était plus opéré immédiatement. Avec la nouvelle donne, cette dette sera réglée dans le cadre du traitement du stock de la dette extérieure après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE.
Cependant, les administrateurs de l’institution avaient relevé en octobre dernier que des défis majeurs restent à relever, précisément dans la mise en œuvre des réformes structurelles, l’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption. La mission va d’ailleurs arriver au moment où le chef de l’Etat a annoncé la montée d’un cran dans la lutte contre la corruption. C’est dans ce contexte que le gouvernement a lancé le 17 janvier dernier une campagne nationale d’information et de sensibilisation sur le combat contre ce fléau.
Par ailleurs, s’adressant hier aux journalistes des médias de service public, le vice-Premier ministre, ministre de la Justice garde des Sceaux , Amadou Ali, a révélé qu’ " une bonne demi-douzaine de gros dossiers (concernant la corruption et le détournement des deniers publics) sont en train d’être examinés par le justice ".
Au plan de la gouvernance, la chambre des comptes de la Cour suprême a commencé à examiner les comptes publics de l’Etat qui lui ont déjà été transmis par le ministre de l’Economie et des Finances. Il convient de noter que les comptes publics de l’Etat, les comptes des établissements publics et les comptes des entreprises du secteur public et parapublic seront examinés par la chambre des comptes à partir de l’exercice 2004, quelle que soit la date de leur dépôt.
Source : Cameroon Tribune
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