Après moult transactions, la convention collective des transporteurs routiers a finalement été paraphée mercredi dernier, par les chauffeurs de poids lourds et leurs patrons. La cérémonie a eu lieu à la salle de conférences du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, sous la houlette du chef de ce département, Robert Nkili. Sur le plan formel, le document présente plusieurs avantages. Neuf points essentiels consacrent l’amélioration de la situation sociale des chauffeurs. La revalorisation de la grille salariale, entre 8 et 30% selon les catégories ; l’amélioration de diverses primes, dont celles de kilométrage, de non accident de transport ; l’augmentation d’autres revenus comme la prime de panier, celle de caisse et celle de la médaille d’honneur du travail, sont certaines de ces dispositions. En sus, la convention met en place des conditions pour sécuriser l’emploi des chauffeurs. Désormais, par exemple, en cas de rupture du contrat de travail, un protocole d’accord devra être signé par l’employé et son patron, sur la base duquel seront réglés les détails de l’indemnisation. De même, les indemnités de licenciement, de départ à la retraite et de décès ont été augmentées.
Cet acte vient désamorcer un autre mouvement d’humeur, que certains syndicats de chauffeurs routiers prévoyaient pour la fin de ce mois. Dans le préavis de grève qu’ils ont fait circuler ces dernières semaines, ils réclamaient notamment la prise en compte de toutes les dispositions sus-citées et la signature effective de leur convention collective. Il y a un peu plus d’une semaine, une première tentative de finalisation de cet accord avait avorté. Aucune des parties (chauffeurs et patrons) ne s’étant présentée au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, où le document était pourtant prêt.
Aujourd’hui, bien que l’accord soit finalement signé, les réticences des uns et des autres posent tout de même le problème de l’applicabilité des termes de cette convention. Un observateur proche du ministère du Travail et de la Sécurité sociale fait, par exemple, remarquer que le contrat de travail engage deux personnes. Or, l’instrument de travail c’est le véhicule. En cas d’accident, par exemple, comment un patron pourra-t-il continuer de payer le salaire et assurer les versements des cotisations à la CNPS, alors qu’il n’a plus de véhicule ? De même, il relève la déliquescence des rapports qui existent souvent entre les propriétaires et les chauffeurs. Dans cette ambiance de discorde, une recrudescence de ruptures de contrat, surtout chez les petits transporteurs, est à craindre. De l’avis de notre source, elle mettra en péril l’activité des petits opérateurs. Il relève l’importance d’accompagner la convention collective de séminaires de sensibilisation au sein des différents syndicats du patronat et des employés. " Cela permettra aux uns et aux autres de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cet acte, qui comporte des avantages pour toutes les deux parties. " Ajoute-t-il. Cette ultime disposition permettra de consolider les acquis du " dialogue social ", qui a permis de parvenir à ce consensus.
Source: Cameroon Tribune
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