Il a fallu un plus d’une heure à la dizaine d’éléments de la légion de gendarmerie du Littoral pour décharger les effets trouvés au domicile du soldat de seconde classe Joseph Bogmis. Stationnés dans le parking de cette unité de gendarmerie à Bonanjo, les véhicules mobilisés ployaient sous la charge du butin trouvé dans la résidence de ce militaire en service à la base navale de Douala. Un luxueux duplex situé non loin de l’hôpital général de Douala.
Des appareils électroniques de grande valeur, des téléphones portables, des meubles confortables, un fusil de marque kalachnikov avec deux chargeurs de 35 cartouches, un pistolet automatique, des armes de fabrication artisanale, tous des objets volés par Joseph Bogmis et sa bande au cours des ces derniers mois dans la ville de Douala et ses environs. A l’actif de ce gang, le présumé meurtre du maréchal de logis chef Zang, garde du corps de l’administrateur provisoire de la Snec Basile Atangana Kouna. Le braquage de l’agence Air Ivoire à Akwa en décembre dernier, de l’agence Crédit foncier de Douala et de plusieurs coopératives dans la même ville.
La capture de Joseph Bogmis, présenté par la légion de gendarmerie comme le cerveau de ce gang aux tentacules inextricables, a eu lieu hier, mercredi matin, dans son domicile. Sur les lieux, les enquêteurs ont retrouvé l’arme de service utilisée par le garde du corps de l’administrateur provisoire de la Snec, un pistolet automatique, un fusil kalachnikov muni de deux chargeurs de 35 munitions dont on ignore encore la provenance. Pour ses déplacements, Joseph Bogmis, au train de vie princier, avait dans son parking, un véhicule de marque Ford, une mercedez, un car Hiace, deux voitures de marque Toyota corolla.
Selon le commandant de la légion de gendarmerie du littoral, Emmanuel Meka Meka, tout a commencé à la suite d’une dénonciation de l’un des meneurs de ce gang, Moise Noubi alias Turbo, appréhendé à Yaoundé. Dépêchés par ce dernier pour venir opérer dans le domicile du maréchal de logis Zang, Matthieu Boum Litet, alias Bassa, et Achille Baboulé, alias Mondo, vont tomber dans une embuscade tendue par la victime. Matthieu Boum Litet refusera de remettre l’arme dérobée au domicile de la victime à son chef Moïse Noubi pour la confier à Joseph Bogmis. L’homme en tenue sous le prétexte de trouver un nouveau chargeur va confier à son complice qu’il a requis les services du quartier général à Yaoundé. De là va naître une profonde mésentente qui conduit à leur séparation. Selon les premiers éléments de l’enquête, le gang appréhendé est aussi composé des derniers évadés de la prison centrale de Douala. Les enquêteurs pensent aussi que ce gang serait ravitaillé en armes par des rebelles tchadiens.
De source proche de l’administrateur provisoire, on ne souhaite pas commenter ce drame. L’espoir exprimé est que l’enquête permette à la justice d’être rendue. Au delà des motivations personnelles ayant poussé le soldat de deuxième classe Joseph Bogmis à poser cet acte odieux et malgré son passé plus que tumultueux dévoilé par l'enquête en cours, il est indéniable et connu de tous que les relations entre les gendarmes et les militaires sont loins d'être cordiales. Au contraire. Les militaires et les gendarmes ne s'apprécient guère. Une situation alimentée par les batailles de coulisse que se livrent leurs hiérarchies respectives pour le contrôle des budgets que l'on sait colossaux.
Source : Mutations
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