La conséquence directe de l’accord trouvé hier au ministère de l’Economie et des Finances entre les départements ministériels intervenant dans le secteur du transport par camion et le Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun est la levée du mot d’ordre de grève qui courait depuis le début de la semaine. En conséquence, le rétablissement de l’approvisionnement des stations-service en produits pétroliers ne saurait tarder dans les villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam et Bamenda, particulièrement touchées par ce débrayage. La situation va donc se normaliser progressivement.
Pour en arriver là, il a fallu près de quatre heures de discussions. Face à face autour de la table, une demi-douzaine de membres du gouvernement conduits par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Robert Nkili, et les syndicalistes du secteur des transports routiers, avec à leur tête Pierre Simé, leur président. Au terme des débats, les deux parties ont accordé leurs violons sur les points à l’origine du mouvement d’humeur des camionneurs.
Au sujet de la pression fiscale dont ils se plaignent, le ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, a rassuré sur la reprise imminente des travaux avec le Secrétariat exécutif de la Cemac, en vue d’harmoniser les retenues de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), dans le cadre du transport inter-Etats. Dans le même domaine, c’est avec une satisfaction non feinte que les transporteurs ont appris qu’ils pouvaient dès ce matin passer à la caisse pour percevoir les remboursements des crédits issus du prélèvement à la source de cette taxe. Pour l’avenir, le ministre de l’Economie et des Finances a préconisé la mise sur pied d’une équipe mixte chargée d’étudier la possibilité de supprimer la TVA dans le domaine du transport routier.
En ce qui concerne l’augmentation du prix de la vignette, une des principales récriminations des transporteurs, il a été préconisé une étude technique concertée, afin d’apporter des solutions concrètes qui devront être intégrées dans la loi des finances de l’exercice 2007. Un comité composé de transporteurs et de techniciens de différents départements ministériels impliqués dans ce domaine devra veiller sur la mise en application effective de toutes ces résolutions.
D’autres révélations ont entre temps permis de comprendre ce que certains considèrent souvent comme des décisions indues. Il en est ainsi de la flambée actuelle des prix du carburant. Le ministre de l’Economie et des Finances a par exemple déclaré : " Le Cameroun est certes producteur de pétrole, mais, du fait des contraintes technologiques, il est obligé d’en importer (…) Des instructions ont été données pour que la SONARA utilise à l’avenir plus de pétrole local… ". En attendant, l’Etat subventionne pour près de 17 milliards de F CFA la production de la SONARA. De même, la relative stabilité des prix des carburants à la pompe est le fruit d’autres efforts que l’Etat consent…
Au-delà des débats, l’esprit de dialogue qui a prévalu au cours de cette rencontre restera une image forte. De manière générale, on a retenu, comme l’ont souligné le ministre de la Communication, Pierre Moukoko Mbonjo, et les autres membres du gouvernement présents, dont par exemple Luc Magloire Mbarga Atangana du Commerce et Alphonse Siyam Siwé de l’Energie et de l’Eau, que le hiatus arrive généralement à cause de la rupture de communication. On aura donc retenu au terme des assises que le gouvernement ne saurait travailler à la ruine des entreprises qui soutiennent l’économie, et que les opérateurs économiques ne peuvent que souhaiter un environnement toujours plus attractif.
Source: Cameroon Tribune
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