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Des « rebelles » tchadiens dans le Nord Cameroun
(10/01/2006)
D’anciens membres de la garde présidentielle du président Déby et de son armée contribuent à l’insécurité entretenue par les traditionnels « coupeurs de route ».
Par Valentin Zinga

A nouveau, l'insécurité dans le nord du pays revient dans l'actualité. Le 3 décembre, rapporte L’œil du Sahel du 30 décembre 2005, un hebdomadaire régional généralement bien informé, le nommé Alhadji Gadjéré reçoit une balle dans la jambe. L’infortuné n’avait pu payer la rançon de deux millions de francs CFA que lui réclamaient les « assaillants » qui avaient fait irruption, le 26 novembre, dans le village Baladji, à la frontière avec le Tchad, prenant en otage douze personnes. Alertés, des éléments des forces de l’ordre camerounais donnent l’assaut. Après un échange de coups de feu, les preneurs d’otages abandonnent la partie. Selon L'oeil du Sahel, à l'issue du combat il ne reste plus que cinq otages et aucune précision n'est donnée sur le sort des sept autres captifs.

Mais qui sont ces « assaillants » réputés lourdement armés et qui opèrent en treillis ? Selon une opinion répandue dans la région, il s’agit de « soldats tchadiens ». Interrogé par L’œil du Sahel, Mbodu Saïd, le consul du Tchad à Garoua, capitale provinciale du Nord Cameroun, parle pour sa part de « dissidents de l’armée tchadienne et de ceux qui ont été chassés de la garde présidentielle (auxquels) il faut ajouter des ex-libérateurs de Bozizé (le chef de l’Etat Centrafricain, ndlr) ». Et d’ajouter : « Le Tchad a connu trente années de guerre. Vous comprenez qu’il y a des caches d’armes partout et difficiles à contrôler ».

Des villages entiers désertés

Selon toute vraisemblance, ceux qui sèment ainsi la terreur dans cette partie du Cameroun, frontalière avec le Tchad, disposeraient de bases dans les villages camerounais de Nflaï, Haïdjem, Siri, Sindia. Une certitude : des bandes armées opèrent sporadiquement dans cette région où sévissent déjà des « coupeurs de route », bandes organisées spécialisées dans le pillage et les braquages. Et cela malgré des mesures de sécurité prises par les autorités camerounaises. Résultat : des villages entiers désertés. Yaoundé, N’Djamena et Bangui ont déjà reconnu la recrudescence de l’insécurité dans les zones frontalières entre les trois pays. Dans son message de fin d’année, le 31 décembre, le président Biya, sans explicitement faire référence à cette zone, a pu affirmer : « Malgré les efforts méritoires de nos forces de l’ordre qui ont donné des résultats incontestables, nous avons encore des soucis au plan de la sécurité ». Avant de promettre : « Je vous assure que pour les résoudre nous dégagerons les moyens nécessaires ».

Le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine ont même envisagé la constitution de brigades mixtes, composées d’éléments originaires des trois pays, en vue de faire face au phénomène. Apparemment, il faudra plus que des déclarations d’intention, des réunions de fonctionnaires et hauts gradés des trois pays. «La République centrafricaine, compte tenu de l’ampleur du phénomène, a autorisé nos forces armées à pénétrer jusqu’à 70 km à l’intérieur de son territoire pour anéantir ces terroristes. Mais les Camerounais sont réticents et cela nous pose des problèmes car ces soldats ont installé leurs bases dans ce pays », regrette, accusateur, M. Mbodu Saïd.

Yaoundé qui n’a pas réagi officiellement à ces propos, s’active depuis quelque temps à la formation d’un corps d’élite de près d’un millier d’éléments, qui viendrait renforcer le bataillon d’intervention rapide, déjà opérationnel le long des frontières en proie à l’insécurité.


Source : RFI








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