Une opération exceptionnelle menée par la gendarmerie, la nuit du 30 au 31 décembre 2005, a permis de décapiter une partie d’un gang qui semait la terreur dans la région depuis plusieurs semaines. Enquête
"Chaque semaine depuis plus d’un mois, cette bande braquait, pillait et terrorisait la région du Moungo. En un peu plus de cinq semaines ils ont frappé trois fois à Njombé, Mbanga et Penja. Nous ne tolérerons plus de tels agissements dans le Moungo.” Le commandant Pouhé, patron de la compagnie de gendarmerie de Mbanga, qui a été officiellement installé dans ses fonctions, dimanche 1er janvier 2006, ne pouvait mieux arroser ses galons. C’est lui qui a conduit les opérations qui ont abouti à la mise hors d’état de nuire de quatre braqueurs dans le Moungo. Retour sur les faits et le théâtre des opérations qui se sont déroulées la veille de la Saint-Sylvestre.
Quatre malfaiteurs, dont le plus âgé ne dépassait pas 25 ans, qui semaient la terreur depuis plusieurs semaines dans le Moungo ont été tués dans la nuit du 30 au 31 décembre 2005, du côté de Njombé, par les éléments de la gendarmerie emmenés par le commandant de compagnie de Mbanga. Selon de nombreux témoignages, c’est vers 23 heures que les quatre vandales sont descendus au domicile d’un certain J.P., au quartier Moulinkam, qui tient une parfumerie au marché de Njombé. Ils étaient armés de machettes, fusils de chasse, gourdins, pinces. “ Ils ont demandé à mon mari d’ouvrir et qu’à défaut, ils allaient casser la porte comme il y a deux semaines. ”, raconte l’épouse de J.P. qui poursuit : “ J.P. a rétorqué “ c’est encore vous ? Vous n’avez même pas attendu que je répare les dégâts que vous avez causés la dernière fois. Ça veut dire que vous voulez vraiment me tuer. Alors, allez-y. Tuez moi. Je n’ouvre pas la porte ” ”. Dès l’ors, les bandits qui ne supportent guère d’être nargués de la sorte, vont effectivement passer à l’attaque. Ils se mettent à défoncer la porte derrière laquelle J.P. s’est réfugié tenant un gourdin à la main. Le premier malfrat qui va passer la tête sera assommé par le maître des lieux. Du coup, les trois autres prennent leurs jambes à leur cou, pendant qu’une bagarre sans merci s’engage entre J.P. et le voyou.
Un gang décapité ?
Ils n’iront pas bien loin, les trois compères qui viennent de fuir le domicile de J.P. Ils auront juste à parcourir quelques centaines de mètres pour se retrouver chez Petit Nda, près du collège Universel de Njombé. Mal leur en a pris, J.P. ayant déjà alerté la gendarmerie locale. Les gendarmes ont encerclé le domicile visité par les bandits mais en axant le déplacement des éléments du contrebas vers le haut. “Nous avancions un guide en avant et les autres éléments en soutien. Et dès qu’on a envoyé un autre de nos éléments à l’attaque nous savions exactement ce qui allait se passer”, explique le commandant de compagnie de gendarmerie de Mbanga. Les trois individus vont là encore tenter de prendre la clé des champs, en passant justement par un noman’s land qui jouxte la villa de Petit Nda. Ils ouvriront le feu, les gendarmes ripostent. Un des braqueurs est grièvement touché pendant que les deux autres, une fois encore parviennent à se sauver.
Peu avant de rendre l’âme, il donnera des informations qui permettront à la population présente d’aller dénicher et mettre la main sur les deux fugitifs avant l’arrivée des gendarmes. Pour le reste c’est malheureusement la justice populaire qui frappera. De telle sorte qu’au moment où les hommes en tenue arrivent à la cachette en question, ils ne trouvent plus que des corps sans vie. Pourtant, de Mbanga à Njombé et Penja, les populations ne semblent que partiellement soulagées. Comme si la mort des quatre braqueurs, il y a quelques jours, n’a pas totalement rassuré les habitants de cette région rurale. Les quatre corps sont à la morgue de l’hôpital Mt Koupé de Njombé.
De l’avis de nombreux observateurs dans le Moungo, ces quatre malfaiteurs dont les identités n’ont pas été révélées à ce jour, feraient partie d’un gang qui terrorisait la région depuis quelque temps. D’autres informations recueillies au cours de l’enquête laissent entendre que seulement une partie du gang a été décapitée et que les autres membres du groupe sont toujours en activité. Quoi qu’il en soit, la région du Moungo qui est avec l’ouest du pays, le plus important centre agricole du Cameroun, mérite d’être sécurisée. Et pas uniquement avec le seul commissariat de police de Mbanga, même si la gendarmerie y est également présente.
Source :Le Messager
|