Le président camerounais Paul Biya vient de promulguer une loi votée le mois dernier par l'Assemblée nationale pour réprimer le trafic et la traite illégale des enfants, a-t-on appris jeudi de source officielle.
Cette loi, la première mise en place au Cameroun contre l'exploitation des mineurs, définit le trafic comme «le fait de favoriser ou d'assurer le déplacement d'un enfant à l'intérieur ou à l'extérieur du Cameroun afin d'en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou tout autre avantage matériel».
La traite est, elle, entendue comme «le recrutement, le transfert, l'hébergement ou l'accueil des enfants aux fins d'exploitation par menace, recours à la force ou à d'autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d'autorité».
Selon ce texte, toute personne se livrant au trafic ou à la traite des enfants sera punie de dix à vingt ans de prison et d'une amende de 50 000 à un million de francs CFA (de 107 à 2142 dollars canadiens).
Ces peines sont portées de quinze à vingt ans de prison et de 100 000 à dix millions de francs CFA (214 à 21 423 dollars) d'amende lorsque l'enfant est âgé de moins de 15 ans ou lorsque l'auteur des faits est un ascendant ou un tuteur de la victime.
Cette loi punit aussi l'exploitation et la mise en gage des enfants de sanctions allant de cinq à dix ans de prison et de 10 000 à 500 000 francs CFA d'amende (21 à 1071 dollars).
Hormis le trafic national, le Cameroun est surtout considéré par l'Unicef et les ONG comme un pays de transit, où font étape les nombreux enfants originaires d'Afrique de l'Ouest en route pour le Gabon voisin.
Source :Agence France Presse, Yaoundé
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