Quand on lui parle du Ballon 'Or africain, Joseph Antoine Bell rougit. Parce que pour lui, ces dernières années, le meilleur n'a souvent pas été récompensé.
En 2004, l'ancienne gloire du football camerounais n'avait pas totalement apprécié la distinction de son compatriote Samuel Eto'o Fils qui, tout comme l'Ivoirien Drogba à Chelsea (Angletere), a été champion avec le FC Barcelone en Espagne.
Bell ne doute pas de la valeur du Lion Indomptable de Barcelone, mais ce qu'il dénonce dans les critères de choix, c'est que les techniciens désignés pour noter les joueurs, sont souvent influencés par les télévisions étrangères. Et comme le championnat espagnol est plus médiatisé que celui d'Angleterre où évolue Drogba, l'international camerounais en profite largement. “ Les télévisions africaines montrent beaucoup plus les matches de Barcelone que ceux de Chelsea. Les techniciens africains se laissent alors influencer par ce qu'ils voient des autres et par l'opinion des autres. Cela est dommage ”, soutient Bell.
Partant de cette analyse, l'ancien gardien de l'Olympique de Marseille est convaincu que les techniciens africains resteront encore dans leur logique dans la désignation du meilleur joueur africain 2005. A ce jeu, le Ballon d'Or reviendrait une fois de plus au Camerounais Eto'o. “Ce qui sera injuste et frustrant à mon avis, dans la mesure où les éliminatoires Zone Afrique auraient dû être leur base. Nos meilleurs footballeurs évoluent à l'étranger. Mais là, on devait au moins, privilégier leurs performances africaines. Si vous parlez par exemple de buteur,
Didier Drogba l'est. Il est le meilleur canonnier (10 buts) du groupe dans lequel il était et dans lequel était aussi Samuel Eto'o. Il faut qu'on cesse de subir l'agression médiatique de l'Occident pour rendre davantage crédible le Ballon d'Or africain qui crée de l'animation ”, conseille notre interlocuteur.
Par ailleurs, le plus important pour Bell (et ça devait être le cas pour tout africain), c'est que l'Afrique possède en Drogba et Eto'o, deux joueurs fantastiques. “ Ils possèdent d'immenses qualités et nous devons en être fiers. Tous les clubs du monde rêvent de les avoir en leur sein. Souhaitons qu'ils brillent encore longtemps. Maintenant, nous devons considérer le Ballon d'Or pour ce qu'il est, c'est-à-dire pas grand' chose ”, ajoute l'ancien joueur.
L'autre sujet, c'est le Mondial et la Can 2006. Sans sous –estimer les Eléphants, Bell pense qu'ils doivent se montrer réalistes dans chacune de ces compétition. Au Mondial, selon Bell, la Côte d'Ivoire y va pour se battre et occuper un rang honorable. “ Si les Eléphants s'abritent derrière les pays revanchards pour ne pas faire la Can qu'ils méritent, que feront-ils des pays ambitieux de la coupe du Monde qui l'ont déjà remportée ou ont été déjà en finale ? Dans ces conditions, on reste à la maison.
Précisément, je pense que des pays comme la Côte d'Ivoire ne devraient pas minimiser la Can parce qu'il y a le Mondial à disputer. C'est un faux problème. Il ne faudrait pas que des gens trompent la Côte d'Ivoire en parlant de Can inutile. D'ailleurs, les Eléphants n'ont souvent pas gagné la Can comme les Lions Indomptables du Cameroun par exemple. Avec sa pléiade de vedettes, la Côte d'Ivoire se doit donc de jouer franchement et si possible remporter pour la 2è fois ce trophée”, conseille-t-il.
Bell va plus loin pour dire que cette Can pourrait être une chance pour certains joueurs de se distinguer aux yeux de leur
entraîneur. Lequel doit en profiter pour mettre en valeur une équipe et éventuellement certains remplaçants qui, justement, ont les moyens de démontrer qu'ils méritent mieux que le statut de réserviste. “L'entraîneur pourra donc compter sur eux pour le Mondial ”.
Enfin, Bell est du même avis que ceux qui contestent la période choisie pour jouer la Can. Une période qui met mal à l'aise les professionnels et leurs employeurs qui les paient et font d'eux des rois. A l'avenir, l'on débattra certainement de la périodicité de la Can ”, ajoute l'ancienne gloire devenue consultant.
Source : Starafric
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