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Affaire Okoro : pourquoi le Nigérian a été tué
(21/12/2005)
Le Messager reconstitue les faits qui ont conduit à l’assassinat d’un ressortissant nigérian au quartier Ndogbong à Douala. Après avoir rencontré le meurtrier qui raconte sa salle besogne.
Par Léopold Chendjou

A la fin d’année 2004, Mpeck Balouka Hervé parti à l’aventure au Congo-Brazaville rentre au Cameroun. Il est recueilli par deux membres de sa famille qui exercent une activité de commerçant dans la ville de Douala. Pour aider l’aventurier à s’intégrer dans la société, les deux frères lui confient une quantité importante de leurs marchandises pour la vente. Après avoir vendu ses marchandises, Hervé ne reverse pas aux légitimes propriétaires les fruits de la vente. Pour le punir, il est jeté dans la nature. Après une errance de quelques jours, Hervé trouve un nouveau domicile d’accueil, celui de sa sœur aînée dame Ngwela Batoum dont l’époux est en activité à Yaoundé. Il s’agit d’une villa cossue en plein cœur du quartier Ndogbong communément appelée “ Maison-Blanche ”. Dans sa nouvelle résidence Hervé est certes à l’abri des besoins alimentaires mais, il doit se vêtir, sortir s’amuser, fumer, entretenir une ou plusieurs copines. Autant de choses qui nécessitent d’importantes ressources financières, et non de petits “ dépannages ” qui lui fait de temps en temps sa sœur aînée.
Les fêtes de fin d’années 2005 approchent et déjà, Hervé Mpeck se demande comment il va traverser cette période festive dans une aussi grande impécuniosité. Il ne cherche pas de midi à quatorze heures. Depuis son arrivée chez les Ngwela Batoum, son attention a été attirée par deux véhicules “ abandonnés ” dans le garage de la résidence parmi lesquels un mini bus Hiace. “ Pourquoi ne pas vendre une de ses voitures pour fêter ? ”, se demande Hervé. “ Ce ne sont pas les preneurs qui vont manquer. A commencer par les Biafrais du camp Yabassi ”, pense le jeune homme. Cette idée germe et grandit dans sa tête.

Jeudi 15 décembre, en fin de matinée, il emprunte un taxi pour le camp Yabassi. Il y est accueilli par une horde de vendeurs nigérians qui lui proposent des pièces et accessoires automobiles. Mais Hervé n’est pas venu acheter. Il est là pour trouver un preneur pour “sa” marchandise. Il la propose à deux revendeurs qui ne se montrent pas très intéressés par cette marque de voiture. Seul Samuel Okoro, un Nigérian installé au Cameroun depuis environ cinq ans manifeste un grand intérêt pour l’offre de Hervé Mpeck.

Mais comme on n’achète pas la poule dans un sac, l’éventuel acquéreur demande à voir et à inspecter la marchandise. Sur ces entrefaites, les deux quidams sautent dans un taxi et retournent au domicile du couple Ngwela Batoum. Une chance pour Hervé, car la maîtresse est sortie pour faire des courses. Samuel Okoro a donc tout son temps d’inspecter la voiture, l’intérieur, le moteur, la pneumatique, et les suspensions et se montre satisfait de l’état du véhicule. Quid du prix ? Le vendeur demande un million de francs Cfa mais après discussions, les deux parties s’accordent sur la somme de 700 000 Fcfa. Rendez-vous est donc pris pour le lendemain pour le paiement et l’enlèvement de la marchandise.

Clefs et dossiers du véhicule

Après le départ de Samuel Okoro, Hervé a d’autres préoccupations : Où va-t-il trouver les clefs et les dossiers du véhicule pour les remettre au nouvel acquéreur ? Que fera-t-il si au moment de l’enlèvement si dame Ngwela Batoum est à la maison ? Autant de questions. La nuit portant conseil, le vendeur trouve vite la solution. : Il va “frapper ou fey ” le Biafrais.

Vendredi jour convenu pour le rendez-vous final, Samuel Okoro arrive à la “Maison-Blanche” à 16h 30. Il est reçu dans un minuscule living-room par Hervé. Au lieu de 700 000 Fcfa comme convenu, le Biafrais remet plutôt 400 000 Fcfa, promettant le reste pour la semaine suivante. Le vendeur ne se fait pas prier et empoche les liasses de billets de Banque. L’acheteur veut entrer en possession des documents et des clefs de la voiture. Les tergiversations de Hervé qui se propose d’aller lui acheter une bière l’inquiètent et le vendeur annule presto illico la transaction et veut récupérer son argent. Les esprits se chauffent. Une bagarre éclate alors entre les deux jeunes hommes. Hervé Mpeck qui a suivi quelques enseignements d’arts martiaux assène un coup de pied sur la nuque du Biafrais qui s’écroule. Le croyant tout simplement évanoui, Hervé referme la porte du living-room attendant que Samuel se réveille de son long sommeil.

En ce vendredi 16 décembre, la nuit est tombée sur la ville de Douala. Dans le domicile des Ngwela Batoum, c’est la grande sérénité. La petite famille constituée de dame Ngwela Batoum et Hervé Mpeck Balouka se réunit autour d’un poste de télévision visionne avec grande attention. De temps en temps, Hervé déjà inquiet de ce que Samuel Okoro ne se soit pas encore remis de son coup scrute le petit living-room. A vingt et une heures, Hervé constate que le Nigérian est décédé. Sans mot dire, il referme la porte et va continuer de se distraire devant la télévision. Hervé Mpeck et sa sœur se séparent aux alentours de 23 heures. Chacun regagne son lit. Hervé à mieux à faire. Il lui faut se débarrasser du cadavre. Il va transporter le corps de Samuel Okoro dans un recoin du jardin de la résidence après avoir pris soin de refermer tous les occupants de la résidence dans la maison pour ne pas être troublé dans sa sale besogne. Il creuse à la halte une tombe et enterre le Nigérian.

Entre temps, dame Ngwela Batoum qui à l’habitude de se lever tard dans la nuit pour faire des cent pas dans sa résidence sera surprise de constater que la porte est fermée de l’extérieur. Elle se rend dans la chambre de Hervé et constate qu’il n’y est pas. Furieuse, elle interpelle le garçon de course de la maison. Celui-ci ne saura quoi dire. A 2 heures du matin, Hervé rentre dans la maison et va demander les excuses à la maîtresse des lieux. A propos de son absence, il explique que parti acheter de la cigarette, il a été interpellé par une patrouille de la police qui l’a retenu pendant quelques minutes.
Samedi matin, dame Ngwela Batoum reçoit une série d’appels sur son téléphone portable. Ses interlocuteurs l’informent qu’ils sont à la recherche de l’un des leurs venu acheter un véhicule appartenant à un certain M. Hervé. Interloquée, elle les invite pour une rencontre à son domicile. Ceux-ci arrivent et narrent l’histoire à la dame. Evitant d’être coincé, Hervé disparaît de la maison. La brigade de gendarmerie sera informée de cette disparition ce même samedi par la dame.

Pour la suite de cette affaire, les fins limiers de la gendarmerie conduits par le commandant de compagnie de gendarmerie de Douala II après une traque d’une journée mettent la main sur Hervé Mpeck dans la nuit de dimanche à lundi dans une salle de jeux à Bonabéri. Il passe aux aveux. Le corps de Samuel Okoro est retrouvé et exhumé lundi matin en présence des autorités administratives et policières.



Source : Le Messager










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