93 voix sur 95. C’est le résultat obtenu par la liste conduite par André Siaka, président du Gicam lors des élections à la présidence du Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM). Le scrutin s’est déroulé vendredi dernier au cours d’une assemblée générale mixte. Cette élection, sans suspense, était le principal enjeu de la 100e assemblée générale du GICAM. Il y avait une seule liste en course. Celle proposée par le directeur général des Brasseries du Cameroun qui a été réélu à l’unanimité par les membres de son bureau pour " l’excellent travail abattu depuis treize ans ". Au-delà du sacre, c’est davantage un hommage que les 235 adhérents de l’organisation rendent à André Siaka qui, à leurs dires, se dévoue au quotidien pour donner une visibilité à l’organisme qui a enregistré en 2005 vingt-trois nouveaux membres.
Cela dit, le consensus qui s’est exprimé au cours de la consultation électorale de vendredi dernier ne signifie pas pour autant que tous les chefs d’entreprise parlent le même langage dans " la maison de marbre " de Bonanjo. Il a manqué deux voix à André Siaka pour faire le plein des votes. Deux voix seulement, pourraient s’écrier l’observateur naïf. C’est peut être là le début des interrogations. Les deux voix perdantes sont en effet attribuées à deux membres influents du bureau sortant qui seraient entrés en dissidence avec " la politique de Siaka ". Les ambitions " présidentielles " prêtées à l’un d’eux qui affirmerait en privé avoir déjà " trop patienté et attendu " se heurteraient malheureusement à une disposition du code électoral : le scrutin de liste. Il n’aurait pas réussi à " faire " sa liste. Interrogé sur la vie démocratique de l’institution, André Siaka a tout simplement répondu que chacun des 235 adhérents était libre de constituer sa liste avant d’annoncer " forcément des aménagements au sein du bureau ". Du coup, deux voix, ça devient beaucoup et ça peut provoquer d’autres choses. Affaire à suivre donc.
Cela dit, le scrutin qui justifie l’assemblée générale extraordinaire n’a pas totalement éclipsé les autres sujets examinés au cours des assises ordinaires. Dans son rapport moral, André Siaka a regretté le " ralentissement des activités économiques, l’absence des investissements tant publics que privés et la mauvaise qualité des infrastructures ". Dans un exposé riche, appuyé de chiffres, il a passé en revue les différents secteurs de l’activité économique. Il s’est félicité du "dialogue avec les pouvoirs publics " et souhaité que " ce partenariat se poursuive ". Le président du Gicam a une fois de plus enfilé la toge de l’avocat. Il a plaidé pour le desserrement de l’étau fiscal. Au cours de cette assemblée, d’autres membres ont pris la parole. Zacharie Ngniman, conseiller du directeur général de BAT-CEMAC a développé avec sa verve habituelle son traditionnel thème : la contrebande pendant que Iya Mohammed, le directeur général de la Sodecoton lançait un appel pour sauver la filière coton, à la croisée des chemins. Jusque-là épargnée par la crise que traversent les autres pays producteurs de " l’or blanc ", la Sodecoton est désormais touchée. Les subventions américaines et européennes versées aux producteurs asphyxient les Africains et faussent les règles du marché, a conclu sous un air dépité Iya Mohammed, révolté contre les règles de l’OMC. A la question de savoir pourquoi le Cameroun est si discret sur ce dossier du coton, il a répondu : " nous avons envoyé à Hong-Kong une pétition de 200.000 signatures."
source : Cameroon Tribune
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