Dans le jargon du transport aérien, les “ Miles ” sont les points gagnés par un client fréquent sur les vols d’une même compagnie. Il les accumule en voyageant régulièrement. Ce qui lui donne potentiellement droit à une sorte de prime qui pourrait être qualifiée de bonus si l’on empruntait au langage des jeux de paris. Cette prime peut-être soit un billet gratuit soit un surclassement en 1ère classe ou classe Affaires (Business class) ; soit des excédents de bagages. Quand la prime est octroyée, la compagnie débite le compte du client du nombre de Miles correspondant à la prime.
Par exemple, a droit à un billet d’avion gratuit, – encore désigné Billet prime – un client de la Cameroon Airlines (Camair) qui, voyageant régulièrement, en classe économique, sur la ligne Douala-Paris, a accumulé au moins 70.000 miles. Soit quelque 22 voyages Aller simple ou 11 voyages Aller et Retour. Car un voyage aller simple Douala/Paris correspondant, selon les normes de l’Oaci à 3138 miles de gagnés. Soit 6376 miles pour un aller et retour Douala/Paris/Douala. Quand le client en a suffisamment accumulé pour bénéficier d’une prime (billet gratuit ou surclassement ou excédent de bagages), il en fait la demande qui lui est immédiatement octroyée.
Lions Miles
La Camair a spécialement créé un service à cet effet. C’est le centre de gestion “ Lions Miles ”. Il est chargé de la gestion de ces avantages commerciaux. Mais comme au Cameroun, tout est matière à trafic, de petits malins en ont profité pour s’en mettre plein les poches. Depuis quelque temps en effet, une curiosité a été constatée. Certains anciens clients de la classe éco sont devenus des réguliers de la première classe. Il n’y a en principe pas de quoi fouetter un chat sur cette évolution en grand. Sauf qu’au lieu de payer le prix fort de cette classe réservée à une certaine élite financière. Or certains petits commerçants sont subitement devenus des habitués de la First. Le cas qui a intrigué le chef d’escale de Douala est celui de Dame Noubissi Kadjeu Beatrice. Et il s’en est ouvert à la responsable du centre de gestion des “ Lions Miles ”. Etonnée, Mme Nsoga a commis une de ses collaboratrice, Mlle Dikonguè Victorine, employée dans ce service depuis bientôt quatre ans à remonter la source de cette transformation du statut de voyage de cette cliente. Mais au préalable, elle a obtenu de son collègue chef d’escale une copie d’un de ces billets gratuits en plus surclassés. Mlle Dikonguè a bouclé son enquête en concluant qu’il n’y avait aucune anomalie. Le rapport de cette enquête de service a été envoyé à l’inspection commerciale par le chef du centre de gestion. Qui a poursuivi ses investigations. Et le pot aux roses a été découvert.
Ainsi, ce que l’enquête de Mlle Dikonguè ne voyait pas, les investigations de l’inspection commerciale l’ont abondamment relevé : que courant 2004 – première moitié 2005, Mme Noubissi, adhérente du Club Lions Miles et propriétaire du compte Uy 0003880, a bénéficié, seulement sur la période du 24 janvier 2005 au 23 juillet 2005 de neuf (9) billets prime F. Sans pour autant que son compte justifie d’une accumulation de miles correspondants à savoir 120.000 miles x 9. Soit au bas mot 1.080.000 miles. Les investigations se poursuivaient encore quand nous allions sous presse.
Source : Le Messager
|