Samuel Eto’o Fils, voici mon message pour toi, message d’un compatriote camerounais, qui est fier de ce que tu as réalisé, et de ce que tu réalises encore en ce moment sur les terrains de football.
Mais depuis quelques mois, Samuel Eto’o Fils, tu es entrain de passer de l’autre côté de la barrière, comme si le succès que tu avais à porter était trop large pour tes épaules.
Pourquoi autant de dérapages successifs dans la presse ? Pourquoi ne pas rester grand seigneur, et rester humble dans la réussite ?
Cela fait à peine 1 an que tu es sous les feux des projecteurs, que tu joues enfin dans un club de haut niveau, et déjà, on dirait que tu as déjà tout gagné sur un terrain de foot.
En mai dernier, après le titre du Barca devant Le Réal, tu avais déjà dérapé :
« Madrid, cabrón, saluda al campeón», avais-tu crié devant des centaines de milliers de spectateurs venus applaudir le titre, ce qui signifie : « Madrid, salop, salue le champion ».
Tu t’étais excusé ensuite, nous laissant croire que c’était une erreur de jeunesse, dont tu saurais tirer les leçons pour ne plus recommencer.
Ronaldinho, qu'on entend rarement dans la presse
Mais cela, n’a jamais vraiment été le cas. Exemplaire sur les terrains (tes fréquentes accolades envers les adversaires, même après un tacle appuyé, tes accolades mêmes avec l’arbitre, et une volonté de toujours calmer les ardeurs lorsque les esprits s’échauffent en attestent), pourquoi une fois micro en main, deviens-tu une autre personne ?
Après ce dérapage à Barcelone, en début octobre, après l’élimination douloureuse des lions de la coupe du monde, les journaux ont relayé une sentence bizarre venant de toi : « J’étais prêt à tirer ce penalty, mais Pierre Womé m’a dit qu’il se sentait en confiance et qu’il était capable de le marquer, et je lui ai alors laissé le loisir de tirer ».
Pourtant, les images attestent sans aucun doute possible, que Pierre Womé et toi, ne vous êtes pas échangés le moindre mot lors de ces quelques secondes qui ont scellé le destin du Cameroun. Même pas un regard entre Pierre et toi. Tu étais avec Song, occupé à discuter avec le gardien égyptien, pendant que Womé est courageusement allé chercher le ballon.
Certes, il semblerait qu’au téléphone, tu aies affirmé à Womé que tes paroles avaient été déformées. Mais pourquoi alors, avoir refusé de faire un démenti et d’ôter un poids lourd sur les épaules du pauvre Womé ?
Après ce passage douloureux pour tous les camerounais du monde, j’ai pensé que tu allais certainement faire le vide, et te concentrer sur la partie sportive de ta carrière.
Pas vraiment, puisque, lorsque le coach Rijkaard a décidé de faire tourner son effectif pour reposer tout le monde et que tout le monde joue, tu a fermement montré ton mécontentement vis-à-vis de cette stratégie, avec encore, des paroles peu élégantes envers tes coéquipiers.
Même si tout footballeur n’aime pas être sur le banc et a envie de jouer, simplement par respect pour ton équipe et tes équipiers, ne pouvais-tu pas tenir ta langue ?
Crois-tu réellement être indispensable au Barca ? As-tu remarqué comment, même sans toi, ils ont gagné assez facilement leurs 2 derniers matches en ligue des champions ?
Quelques semaines plus tard, quelle ne fût pas ma surprise, de lire une interview accordée au quotidien l’Equipe!
Tu y parles de Giuly, qui selon toi, « doit tout à Samuel Eto’o » (comment peux-tu parler ainsi de toi-même à la troisième personne, comme peuvent le faire les plus narcissiques des personnages), de Henry qui pourrait venir à Barcelone « chauffer » le banc derrière toi, etc...
Où sont la modestie et l’humilité, au moins en parole, qui caractérisent les grands personnages Samuel ?
Non pas que ce que tu affirmes est forcément faux, mais où est le respect de l’adversaire, la mesure dans la parole ?
Veux tu vraiment que l’on commence objectivement à te comparer à Henry ? Contrairement à toi, Samuel, Henry n’a pas une saison ou deux au haut niveau ! Il en a plus de 4 !
Mais en plus, il a déjà gagné une coupe du monde, ce qui ne sera probablement jamais ton cas, il a été meilleur buteur et passeur du championnat anglais, ce qui ne sera probablement jamais ton cas dans quelque championnat que ce soit, et cette année encore, il a marqué avec la France et marque encore dans le championnat anglais.
Et contrairement à toi, lui ne joue pas avec Ronaldhino, Deco ou Xavi dans son équipe.
Mais cela peut encore passer. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, tu l’as déposée toi-même la semaine dernière, en déclarant après le vote du ballon d’or : « Si les français ne sont pas contents, qu’ils aillent voir leur mère ! », en parlant du fait que tu les critiquais d’avoir été « seulement » 10ème du classement France Football 2005.
Sont-ce des paroles digne d’un grand footballeur, ou tout simplement d’une grande personne ?
Mais même, en entrant dans le vif du débat concernant ce ballon d’or, penses-tu que tu es le seul à pouvoir te plaindre dans ce classement France Football ?
Tu connais certainement Diego Forlan, qui t’a devancé l’année dernière pour le titre de Pichichi (meilleur buteur) n’est ce pas ?
Il est derrière toi dans ce classement. L’as-tu entendu ouvrir sa bouche pour demander pourquoi il était si loin ? Lui non plus n’a pas Ronaldhino dans son équipe. Lui a marqué un seul penalty l’année dernière, tandis que toi, tu en as mis 4. Et pourtant, il a quand même fini devant toi.
Lui a qualifié son équipe pour la coupe du monde 2006 en marquant régulièrement, ce que tu n’as pas été capable de faire.
L’année dernière, en 2 confrontations contre lui, vous n’avez jamais été capables de les battre, et tu n’as jamais été capable de marquer, contrairement à lui qui vous a mis 4 buts. As-tu entendu ou lu un seul de ses propos dans la presse ?
Pourquoi ne te plains tu pas de l’avoir derrière toi au classement alors qu’il a réalisé une meilleure saison que toi ?
En plus de cela, tu as osé affirmer que le ballon d’Or était toujours attribué à quelqu’un jouant ou ayant joué en France. Mais Samuel, Chevchenko a-t-il joué en France ? Marco Van Basten a-t-il joué en France ? Ronaldo a-t-il joué en France ?
Que pense Womé de tes propos dans la presse?
Samuel, tu es entrain, et je l’ai déjà dit, de réaliser de grandes choses. Mais le sport est un monde cruel, où la roue peut tourner très vite. Tu peux avoir une blessure qui te contraint à sortir des terrains pendant plusieurs mois, et te faire remplacer au Barca. Tu ne sais pas ce que te réserve l’avenir. C’est pourquoi, il faudrait te concentrer sur ta tâche, plutôt que d’être obsédé par les honneurs personnels (que te plains-tu d’être dixième d’un classement à partir du moment où tout le monde sait ce que tu vaux sur le terrain ?). Tu as fait cette erreur l’année dernière, et cela t’a probablement coûté le titre de meilleur buteur du championnat.
Tu es un grand joueur de foot, mais tu n’es pas le meilleur joueur du monde, et peut-être même pas de l’Afrique. Des hommes comme Drogba (qui lui, s’est particulièrement illustré par la paroles en demandant à ses compatriotes de déposer les armes !), Adebayor et j’en passe, ont réussi à qualifier leurs pays pour la coupe du monde, et pas toi.
Drogba aujourd’hui encore, réalise une grande saison à Chelsea, et pourtant, je n’ai pas entendu un mot déplacé de lui dans la presse.
Tu dois absolument montrer plus d’humilité si tu veux garder une place dans l’histoire (l’histoire est ingrate, oublie vite, et encore plus vite des hommes qui n’ont pas réussi à se faire aimer), montrer du respect à tes adversaires et tes équipiers par la parole, comme tu le fais si bien sur le terrain. Je pense que Womé et Giuly seront d’accord avec moi sur ce point.
Alors s’il te plaît, Samuel Eto’o fils, arrête de déraper dans la presse, arrête de te faire remarquer en dehors du terrain alors que tu es si brillant à l’intérieur, arrête de dire des choses qui ne te servent pas et qui ne servent à personne.
Tu n’es pas politicien. Tu n’es pas philosophe. Tu n’es pas chanteur. Ton champ d’action, c’est sur le terrain et pour l’instant, tu as encore beaucoup à prouver, et beaucoup de titres à aller chercher. Crois moi, après ca, tu n’auras plus besoin de parler, tes actions auront parlé pour toi, et d’autres le feront à ta place.
Fais l’histoire, mais laisse le soin aux autres de raconter ton histoire.
Un camerounais qui te supporte et qui est fier de ce que tu réalises, sur le terrain.
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