Trâces de sang sur le sol
Il était pratiquement impossible de circuler ce jeudi 08 décembre 2005 vers 10h 30mn au niveau de l’axe routier qui relie Camtel Bépenda à Texaco Omnisport. Une population en furie estimée à près de 1000 personnes venait de réduire au silence des bandits dont l’acte ignoble de vol venait de tourner court, abandonnant sur le carreau la peau des deux infortunés. Selon les informations glanées sur place, quatre passagers fictifs (une femme et trois hommes) avaient pris place à bord d’un taxi pour un dépôt au lieu dit fin goudron Omnisport. Chemin faisant, ils ont sorti d’un sac qu’il portaient une bouteille contenant un produit toxique. La volatilisation du contenu de la bouteille a fait suffoquer le conducteur de taxi qui, dans un dernier sursaut d’effort, a simplement pu dire « Sauvez-moi ! » pour tomber l’instant d’après dans un sommeil profond.
Lorsque les motos conducteurs du carrefour omnisport à la hauteur desquels le taximan avait lancé son S.O.S ont entendu ce cri de détresse, ils se sont jetés aux trousses des brigands qui, sentant venir le danger, avaient anticipé en se jetant hors du véhicule. Malheureusement pour ces derniers, deux des quatre ont été rattrapés dans leur cavale par les bensikineurs et, bastonnés à mort. Les images des corps réalisées parlent d’elles-mêmes.
Alors que les populations de Bépanda avaient encore frais à l’esprit le traitement qu’avaient subi les deux infortunés de du Jeudi 08 décembre au carrefour omnisport, à une distance d’environ 100 mètres du lieu de l'exécution des deux bandits, un voleur de moto a frôlé la catastrophe. Il n’a eu le vie sauve que grâce à l’équipe de police dénommée Police d’intervention rapide au niveau de Texaco Omnisport, ce samedi vers 15h 30 minutes. Ce bandit venait de déposséder un propriétaire de sa moto lorsque les populations mises au courant de cet autre acte de trop, l’ont appréhendé et lui ont administré déjà un traitement semblable à celui de ses confrères deux jours plus tôt.
Il ne se passe pas une semaine dans la métropole économique sans qu’on n’entende qu’un voleur est passé par les flammes. Cet état de chose traduit à suffisance la crise de confiance entre les institutions en charge de rendre la justice et les populations. Les cas sont légions à Douala, des bandits pris en flagrant délit et conduits dans des brigades de gendarmerie ou autres commissariats y séjournent juste le temps que la furie des populations s’estompe, pour ensuite recouvrer leur liberté et se remettre à leur basse besogne. Très souvent, ils profèrent des menaces à ceux qui tentent de leurs opposer une résistance.
Devant cette situation, il y a lieu de conclure, et à juste titre, qu’il existe une complicité évidente et sans équivoque entre les brigands et les forces de l’ordre. De plus en plus, on note même avec désolation et regret, que des éléments des forces de l ‘ordre appartiennent à des gangs. Quelle ignominie !!! Dans cette situation, où doit on situer les pauvres populations qui se trouvent ainsi prises dans une vraie nasse ?
Dans ce flou artistique où les populations se font elles-mêmes justice, il y a lieu de redouter des dérapages du genre où, on viendrait à confondre des personnes innocentes des vrais auteurs et leur infliger des traitements peu recommandables. De même, les gens pourraient user de cette procédure et régler leur compte avec d’autres en criant simplement « voleur » pour qu’une horde de personnes très souvent désœuvrée se rue sur une victime innocente pour lui ôter la vie. Il est grand temps que les décideurs se penchent rapidement sur cette question afin d’éviter à l’avenir une dérive sociale qui précipiterait la paix du moment vers un gouffre sans fin.
Source : Cameroun-online
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