"Notre père qui est aux cieux vient à notre secours ! " La foule de chrétiens catholiques, rassemblés devant les grilles de la résidence du cardinal Christian Tumi à Bonadibong, criait son malaise samedi dernier. Brandissant des pancartes hostiles à leur curé, les fidèles de la paroisse Saint Paul de Nylon ont en effet manifesté contre leur prélat dans les rues de Douala le week end dernier. Selon les témoignages concordants, tout est parti d’une modique somme de 30 000 Fcfa indûment perçue par les membres de la chorale Saint Pierre Claver le 02 décembre dernier pour la célébration d’un mariage dans la paroisse. Le curé effarouché va piquer une colère noire et le fera savoir publiquement dès le lendemain au cours d’une célébration eucharistique. Il n’en faudra pas plus pour mettre le feu aux poudres face une situation qui couvait depuis plusieurs années.
Conduite par les membres de la chorale saint Pierre Claver de ladite paroisse, la manifestation s’est poursuivie dans l’enceinte de la cathédrale où les "grévistes" ont organisé un mini concert religieux devant quelques chrétiens incrédules en cette troisième semaine de l’Avant. La grève des chrétiens de la paroisse de saint Paul Nylon coïncidait avec la visite pastorale du cardinal Christian Tumi dans l’archevêché. Après avoir barré avec leurs balafons l’accès qui mène aux appartements du cardinal, les grévistes ont entonné un concert de louanges à l’endroit du Très haut, prenant ainsi de court les fidèles en adoration dans la grotte mariale.
Dans un mémorandum adressé à son Eminence le cardinal Christian Tumi, les frondeurs exigent notamment le départ sans délai de l’abbé André Fils Mbem de la tête de la chorale saint Pierre Claver qui, à en les en croire, génère l’essentiel des ressources financières de la paroisse, l’audit de la gestion de la paroisse depuis 2002, le pourcentage du festival de musique religieux de septembre 2004 et enfin que "cessent les procès d’intention d’insultes et menaces récurrents tous les dimanches lors des célébrations eucharistiques". "Nous n’avons pas l’habitude de dévoiler ce qui se passe dans nos églises Les prêtres actuellement dépassent tout le monde !" s’exclame Thomas Koum Misse, laïc engagé. "Selon le guide pastoral, il n’est pas recommandé à un prêtre d’être à la tête d’un mouvement. Mais le nôtre veut tout contrôler et surtout les caisses. " Déclare-t-il.
Rencontré le curé André Fils Mbem a simplement déclaré gérer avec la plus grande transparence les ressources générées par cette chorale " Je peux vous montrer leur registre. Ils ont actuellement en caisse 40000 FCfa. Ils demandent à voir l’audit des années 2003, 2004 et 2005. Pourquoi ces années là seulement ? Qu’ils vous disent ce qu’ils ont fait des sommes collectées avant tout ce temps"
Source : Mutations
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