Aimé Césaire, auteur du Cahier d'un retour au pays natal et du discours sur le colonialisme a déclaré qu'il n'accepterait pas de recevoir le ministre de l'intérieur Français Nicolas Sarkozy, qui l'avait sollicité pour une rencontre lors de son passage aux Antilles, initialement prévu du 8 au 10 Décembre.
Le chantre de la négritude âgé de 92 ans, n'a pas rusé avec ses principes et s'est exprimé en ces termes dans un communiqué de presse rendu public le 5 Décembre 2005 :
"Je n’accepte pas de recevoir le Ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy pour deux raisons.
1ère : des raisons personnelles
2ème : parce que , auteur du “Discours sur le Colonialisme”, je reste fidèle à ma doctrine et anticolonialiste résolu.
Et ne saurais paraître me rallier à l’esprit et à la lettre de la loi du 23 février 2005.
Je vois dans toute campagne faite par tel quotidien martiniquais sur une possible rencontre SARKOZY-CESAIRE un piège dans lequel je ne tomberai pas."
Dans le sillage d'Aimé Césaire, bon nombre d'associations et d'organisations remontées contre Nicolas Sarkozy s'étaient émues de la loi française du 23 février 2005 qui prévoyait notamment de rappeler dans les "manuels scolaires" le rôle "positif" de la présence française en Outre-mer et notamment en Afrique.
De nombreuses manifestations étaient prévues pour accueillir le ministre français, qui a finalement reporté son voyage et déclaré dans les colonnes du journal "Frances Antilles" pour justifier ce report, que "les conditions de sérénité d'un travail collectif nécessaire pour traiter efficacement des questions fondamentales pour les Antillais que sont la sécurité, le développement économique et l'emploi ne paraissent pas aujourd'hui réunies".
Très sage décision de Nicolas Sarkozy, qui, dans l'esprit de certains, commence à se constituer comme le porte parole d'un tout nouveau style de xéno-négrophobie à la française.
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