Des îlots d’ordures jonchent encore les grands carrefours de la capitale provinciale de l’Ouest depuis plusieurs jours. Alors qu’il n’y a pas longtemps, une opération d’enlèvement d’ordures, lancée par le délégué du gouvernement auprès de la commune urbaine de Bafoussam, visait à sortir Bafoussam de la crasse. Même si cette action s’est quelque peu grippée, les ménages ne suivent pas toujours les voies de la propreté. Il n’y a pas un seul endroit où des montagnes de déchets ménagers et autres objets hétéroclites ne sont aperçus.
Sur l’une des brettelles qui s’étend à l’arrière-plan du bâtiment abritant les services des Finances au quartier Tamdja, une décharge d’une indescriptible puanteur surplombe l’espace. Le spectacle est presque le même à plusieurs autres endroits : carrefour de la Cnps, montée Eglise du plateau, carrefour de l’hôtel Talotel, ou encore dans certains marchés, notamment ‘‘A’’ et ‘‘B’’, ‘‘Big Mop’’ et celui dit des ‘‘Chèvres’’. C’est ainsi qu’une abominable odeur sort de partout et infeste l’air. Ce qui fait trinquer les riverains. A l’instar de Raymond Kouam, résidant au quartier Tamdja : " Nous respirons ici un air vicié, puisque les ordures sont en pleine putréfaction. Il faut ajouter à cela que ce dépotoir est un gîte pour les moustiques, source des maladies. Ces moustiques investissent nos maisons à la tombée de la nuit ", déclare-t-il.
Pollution
Les commerçants exerçant dans les environs se sont finalement familiarisés avec cette atmosphère dommageable, bravant quotidiennement toutes sortes de puanteur : " Nous sommes constamment suffoqués par un gaz nauséabond. Nous n’y pouvons rien. C’est ici notre gagne-pain. Certains agents de la mairie nous prennent malicieusement de l’argent, arguant qu’ils en ont besoin pour ravitailler le camion en carburant. Nous attendons toujours qu’ils viennent nous débarrasser des déchets ", affirme une commerçante au marché ‘‘C’’
Dans les centres commerciaux, le gros des ordures continue de suivre les voies non conventionnelles. Les commerçants paient les services de jeunes gens qui collectent les déchets dans des sceaux ou brouettes et s’en débarrassent où ils veulent, dans des caniveaux et en bordures de rue. Or, à voir comment les services techniques de la commune urbaine de Bafoussam se déploient depuis quelques semaines sur le terrain pour évacuer d’énormes quantités d’ordures ménagères, on s’attendait à ce que les populations changent leurs habitudes. Qu’elles cessent d’encombrer les rues de Bafoussam de peaux de banane, d’orange, de papaye ou d’autres objets issus des ménages. Ce n’est pourtant pas le cas. Conséquence : Bafoussam tarde à changer de visage pour redevenir la ville qu’on a connue dans le temps, avec des rues moins pleines de déchets de toutes sortes et des populations un peu plus sérieuses, qui savaient s’orienter vers des bacs à ordures.
Source : Mutations
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