L'école Américaine de Yaoundé
L’émotion reste intacte à l’école américaine de Yaoundé, deux jours après qu’un élève ait égorgé son camarade… en pleine salle de classe. Hier à 8h, des voitures continuaient d’arriver à l’école américaine avec à leur bord des élèves et autre personnel de l’établissement. Sur leurs visages tristes, se lit la peur. Ils sont encore profondément marqués par le drame qui s’est produit dans leur école lundi dernier.
Conscients du choc psychologique qu’a produit cet événement, les responsables de l’école américaine ont consacré ce mercredi, soutient un des vigiles. Il s’agit d’une sorte de psychanalyse collective dont l’objectif est de remonter le moral aux élèves encore tétanisés. "Vous pensez vraiment que les cours peuvent reprendre dans ces conditions ? Non ! Soyons sérieux. Ce sont des enfants qui ont quand même assisté à un crime horrible ! ", lance un homme dans un français teinté de son accent américain.
Devant l’entrée principale de l’école américaine, les vigiles sont nerveux. Pour y accéder, il faut montrer patte blanche. Cet endroit est devenu un check point. Chaque véhicule doit montrer une sorte de laissez-passer. Le capot est ouvert et, soigneusement ausculté grâce à une espèce de miroir à long manche.
Ingérence
" It is a national security mater. No journalist! [C’est une affaire de sécurité nationale. Pas de journaliste] ", lance sèchement un des vigiles au reporter de Mutations qui souhaite rencontrer les responsables de l’école. Il ajoute sur le même ton : " Les journalistes ont écrit n’importe quoi. Au moment opportun, on va vous appeler pour vous dire la vérité."
Impossible donc de rencontrer la moindre autorité de cette école. Une source proche de celle-ci indique que les responsables sont embarrassés par les accusations d’homosexualité que le prévenu, Franck A. dénonce comme étant une pratique dans cette école et qui aurait motivée son crime. A la gendarmerie où les enquêtes se poursuivent, il est resté sur cette position.
Hier à 13h30, il avait quitté sa cellule de la brigade de recherche de Yaoundé, d’abord pour l’hôpital où on lui a fait un pansement à la main, puis au groupement de gendarmerie territorial de Yaoundé où il était en train d’être entendu.
Selon une source interne, l’enfant est resté très calme tout au long des interrogatoires. "Seul son père ne cesse de pleurer ", confie un gendarme. Il ajoute que la procédure promet d’être longue, en raison de l’âge du mis en cause. L’objectif étant, poursuit-il, de garantir ses droits d’enfant.
Source : Mutations
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