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Histoire du Cameroun: 1ère partie
(22/03/2004)
Découvrons ensemble, en plusieurs partie, l'histoire de la formation du Cameroun, depuis 2000 ans avant Jesus-Christ, jusqu'à aujourd'hui.
Par Rédaction
Les pygmées, habitants historiques du Cameroun
Les pygmées, habitants historiques du Cameroun
©perso.club-internet.fr/ joachimj/cameroun1.htm
D'importants vestiges, buttes anthropiques, gravures rupestres, mégalithes, témoignent d'une présence humaine allant du nord vers le sud dès le Paléolithique et surtout au Néolithique, à partir du II ème millénaire avant Jésus Christ, ainsi qu'à l'Âge du Fer, début de l'ère chrétienne. C'est sans doute à cette époque que s'amorce à partir des Grassfields la grande expansion vers le sud des langues bantoues (et peut-être, simultanément, de la métallurgie du fer) qui couvrira progressivement la quasi-totalité de l'Afrique centrale, orientale et australe en l'espace de deux millénaires.





Depuis les temps immémoriaux, depuis la préhistoire, le Cameroun était habité, comme en attestent de nombreux objets en pierre taillée et polie retrouvés dans presque tout le territoire. En effet, sur le Mont Makabai, petit village situé près de Maroua, se trouve l’un des sites préhistoriques les plus importants du monde ; on y rencontre des objets en pierre, mélangés à d’énormes grottes qui forment une couche d’environ un mètre d’épaisseur.

Depuis l’Antiquité, le Cameroun est en contact avec le monde méditerranéen grâce aux pistes du Sahara, et selon toute vraisemblance, à l’Océan. Le commerce avait pour centres l’Egypte, le Fezzan, la Libye et le Tchad. Le Cameroun exportait de l’ivoire, des peaux de panthère, des plumes d’autruche, du natron, et importait des perles, des objets en bronze, du sel et des tissus. Les bœufs, les chevaux et les ânes aidaient à traverser le Sahara, alors humide et verdoyeux.

Vers le VIe siècle avant J.C, Hannon, un chef carthaginois, partit de Carthage avec soixante navires ; il arriva sur les côtes camerounaises et découvrit le Mont Cameroun en éruption. Il le baptisa « Char des dieux ».

Après la préhistoire, le Cameroun était habité en majorité par les pygmées, qui peuvent être considérés comme les vrais autochtones de ce pays. Aujourd’hui, ces pygmées sont peu nombreux – seulement quelques milliers - et vivent dans les îlots de forêt primaire, et leur nombre décroît à mesure que la forêt recule. Mais jadis, ils étaient certainement plus nombreux et plus dispersés à travers une vaste forêt.

Vers le Xe s, le peuple Sao, venu du Nord, s’installa autour du Lac Tchad et surtout au Nord Cameroun (département du Logone et Chari). Là, ils bâtirent une merveilleuse civilisation caractérisée par de nombreux objets – des récipients, des jarres, des masques, des statues, de l’argent, tous en terre cuite. Cette spécificité a valu à la civilisation Sao le nom de « civilisation de la terre cuite ». Les artisans Sao fabriquaient également des objets en bronze, des bijoux, des bracelets, des pendentifs en utilisant la technique de la fonte.






Cameroun, terre de migrations

Le mont Cameroun, baptisé "char des dieux" par un chef carthaginois
Le mont Cameroun, baptisé "char des dieux" par un chef carthaginois
Le Cameroun, cependant, demeurera une terre de contact entre ces Bantous et les Soudanais d'un nord ouvert très précocement aux migrations et au nomadisme pastoral. C'est dans cette région d'ailleurs que vont naître ses premières grandes civilisations:

la civilisation des Sao des environs du lac Tchad remonte au V ème siècle de notre ère, elle sera relayée du VIII ème au XVI ème siècle par les empires du Kanem et du Bornou, qui introduisent ici l'islam, puis par les Cités-États kotoko du Logone-Birni, et le royaume du Mandara. Au XVII ème siècle arrivent ici des pasteurs peul venus de l'ouest. Dans le cadre de la guerre sainte, Ousmane dan Fodio, un de leurs chefs établira un sultanat sur tout le nord, islamisant les paysans autochtones, cantonnant les irréductibles sur des buttes escarpées, et laissant son nom à l'Adamaoua.



Le sultan Njoya
Le sultan Njoya
Au flanc sud de ce haut plateau, l'expansion foudroyante des cavaleries peules a buté sur la grande forêt. Vers les hautes terres de l'ouest, elle est stoppée par le puissant royaume Bamoun, fondé au XVII ème siècle par une aristocratie tikare venue de l'est qui connaîtra son apogée et adoptera l'islam sous le règne du célèbre roi Njoya, à l'aube du temps colonial. Tout près de là, sur les hautes terres fraîches et fertiles des Grassfields, des populations d'origines diverses se sont accumulées depuis le XVI ème siècle pour former l'ethnie des Bamilékés, ensemble de chefferies rivales qui entretiennent, par le couloir du Moungo, un fort courant d'échanges avec une côte atlantique fréquentée depuis le XVème siècle par les Portugais, puis par des négriers de diverses nations européennes.

Tout autour de l'immense embouchure du Wouri, le rio dos camaroes, le petit groupe des Doualas, venu du sud au XVIII ème siècle, se fait l'intermédiaire entre l'intérieur et les traitants européens: c'est lui qui acceptera plus tard le protectorat de l'Allemagne, ouvrant du même coup à la colonisation l'hinterland camerounais.

Ce dernier, de l'Adamaoua aux savanes de la rive droite de la Sanaga et bientôt à la grande forêt équatoriale, est au cours du XIXème siècle le théâtre d'une bousculade de peuples fuyant la conquête peule, les marchands d'esclaves du nord et du sud, ou les guerres avec leurs voisins. Affluent alors vers le sud des populations entières qui dévalent les pentes du haut plateau, franchissent le Mbam et la Sanaga, et atteignent parfois la mer: soudanais comme les Bayas, et surtout bantous comme les Makas, les Bassas, et les divers groupes de langue pahouine, Etons, Ewondos, Boulous et Fangs (qui atteindront le Gabon), ces peuples n'occupent qu'une partie de la région, laissant à l'errance des Pygmées les solitudes forestières périphériques, du sud-est aux abords de l'océan. Ici comme ailleurs en Afrique, le pouvoir colonial fixera définitivement la répartition spatiale de ces différentes ethnies, tout en suscitant des formes inédites de migrations et de localisation de l'habitat.


"Rio dos camaroes"

Le wouri, appellé à l'époque "Rio dos Camaroes"
Le wouri, appellé à l'époque "Rio dos Camaroes"
Aux XIVe et XVe siècles, le peuple Sao fut attaqué par les KANEMBOA du Bornou voisin, puis par les Massa de l’Est au Xve siècle. Les Sao qui ne périrent pas dans ces guerres trouvèrent probablement refuge dans les massifs montagneux du Nord Cameroun où on retrouve progressivement leurs traces vers Maroua, Mora, Bibemi, et Pitoa.

Au XVe siècle, il y eut la migration des Soudanais. De l’Abyssinie et de l’Est du Soudan, ils partirent de l’Est à l’Ouest en traversant le Nord Cameroun. Si la plupart des Soudanais continuèrent au Nigeria et en Afrique de l’Ouest, certains d’entre eux (les Massa, les Moundang, et les Toupouri) s’arrêtèrent au Cameroun et se mélangèrent aux populations locales.

Venus de la région du Haut Nil, les Bantous se sont répandus en Afrique centrale et australe pendant cette période. Les premiers immigrés arrivèrent au Cameroun vers le XVe siècle et s’installèrent dans la plaine du Centre et le long de la Sanaga. Les Bamilékés, les Banen et les Bassa faisaient partie de ce premier groupe d’immigrés. Le deuxième groupe d’immigrés bantous arriva au Cameroun au Xve s en provenance du Sud ; les Douala en faisaient partie.

Les Fangs ou Pahouins arrivèrent au Sud Cameroun au XIVe siècle. En 1472, un navigateur portugais, Fernao Do Poo, arriva à l’Ile qui porte aujourd’hui son nom (Fernando Poo, en espagnol). Ses caravelles accostèrent sur le fleuve Wouri. Le nombre élevé de crevettes trouvées dans le Wouri émerveilla les navigateurs qui donnèrent au fleuve le nom de Rio dos Camaroes. Par la suite, les Espagnols traduisirent Camaroes par Camerones. ; les Allemands par Kamerun et les Français par Cameroun, pour désigner d’abord la ville de Douala, puis, le territoire dans son ensemble.

Les Portugais établirent des liens commerciaux avec les chefs douala. En effet, ces Portugais apportaient du sel, des tissus, des récipients, du cuivre, de l’alcool, et recevaient en retour du poivre blanc, du poisson, de l’ivoire, et aussi des esclaves.

Le Commerce des esclaves fut inauguré par les Portugais en 1450 – Conduits aux comptoirs de commerce sur la côte de l’Afrique, les esclaves étaient gardés dans l’Ile de Sao Tomé avant d’être embarqués pour l’Amérique. De 1590 au XVIes, les navigateurs et commerçants portugais sillonnèrent aussi les côtes camerounaises.

A la fin du XVIIe siècle, les Peuls ou Foulbés arrivèrent au Nord Cameroun, dont ils constituent environ le tiers de la population et où ils pratiquent essentiellement l’élevage, après une longue migration qui les conduisit de l’Egypte (ou Abyssinie) au Mali, au Sénégal, au Nigéria et au Nord Cameroun. Acceptés par les populations des territoires qu’ils ont traversés, subdivisés en clans, troquant avec les populations locales les produits de leurs troupeaux, les Peuls menèrent une vie paisible.



Source: ambafrance-cm.org, spm.gov.cm

A suivre: Les allemands à Douala, CLIQUEZ ICI









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