Il y a environ trois mois, une dame vivant au quartier Maképé avait été agressée dans son domicile. Ses bourreaux avaient alors escaladé le mur de sa clôture, enfoncé la grande porte centrale et s’étaient introduits dans la maison. Après lui avoir infligé une bastonnade, les six brigands avaient abusé d’elle et emporté des objets de valeur et une somme de 700.000 Fcfa. L’histoire avait animé les conversations du coin. On se demandait comment ces malfrats avaient réussi à pénétrer ce grand duplex gardé pourtant par des vigiles.
Aussitôt, les barrières d’auto défense avaient été renforcées et multipliées dans le quartier. De ce côté, le comité de vigilance avait installé une barrière à l’entrée du coin où avait eu lieu l’agression jusque-là dépourvue. " Le fonctionnement de l’auto défense s’est amélioré au fil du temps ", reconnaît Blaise Ngamo, chef de bloc. Le comité fait un effort pour recenser les nouveaux domiciles. Chaque chef de famille doit contribuer financièrement pour que sa sécurité soit assurée, explique Etamé Junior, 33 ans, l’un des gardiens du comité d’auto défense rencontré dans la nuit de dimanche. Le taux est fixé à 2.000 francs pour de simples maisons et 5.000 francs pour une habitation que le comité estime cossue.
Une barrière a été installée à chaque entrée et aussi à l’entrée des coins obscurs où deux gardes restent sur place à partir de 21 heures. En principe, vers 18 heures, toute barrière est baissée et à 22 heures tout automobiliste est identifié avant de passer. Vers minuit, il n’est plus possible pour les étrangers de passer. " Parfois, quand les gardes trouvent la personne un peu louche, deux éléments peuvent l’accompagner ou alors, le comité téléphone à la personne chez qui il va ".
Ces derniers temps, le comité de vigilance de Maképé a dû renforcer ses éléments, à cause des agressions perpétrées dans les environs, à Bonamoussadi notamment. De même, le quartier s’agrandit de plus en plus, beaucoup de particuliers construisent et le problème de la sécurité s’impose. Jean Ekani assure la sécurité du côté de " Saint-Tropez ", et déplore le fait que le quartier ne soit pas assez illuminé. " Heureusement que nous avons de grosses torches ", explique t-il. En dehors de ceux qui sont postés devant les barrières, il y en a qui sillonnent le quartier après minuit. Le comité d’autodéfense travaille en étroite collaboration avec la sous-préfecture de Douala 5ème et le commissariat du 12ème arrondissement.
Source : Cameroon Tribune
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