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Quand le lycée devient un fonds de commerce
(19/11/2005)
Monnayage des inscriptions et malversations sont monnaie courante dans certains établissements scolaires.
Par Serges Olivier Okole

La sanction, lundi dernier, de quatre responsables d’établissements scolaires pour des motifs liés à la corruption ou à d’autres malversations sur les deniers publics, sonne la fin de la récréation. Cette mesure — elle concerne des responsables d’établissements et des parents d’élèves — met également en évidence la connivence entre certains acteurs des inscriptions et de la gestion des lycées et collèges. En effet, responsables d’associations des parents d’élèves, enseignants et dirigeants d’établissements ne tarissent pas de subterfuges pour rançonner ceux qui sont en quête de places. Sur le terrain, cela se traduit souvent par des histoires qui ne font pas du tout rire.

Des parents témoignent par exemple que dans la plupart des lycées de Yaoundé, des prix sont établis pour certaines classes. C’est ainsi qu’une inscription en classe de 6e ou de seconde coûte 50 000 F. Les autres classes se négocient entre 25 et 30 000 F. Ceci sans compter avec le " taxi " et le cachet de l’intermédiaire. Car, c’est généralement un enseignant ou un surveillant qui sert d’interface au " business ". Plus grave, les cas de personnes étrangères à l’établissement — généralement des parents de dirigeants —, qui servent accessoirement d’intermédiaires. Le véritable drame, selon Sandrine P., enseignante et parent d’élève, c’est que les demandeurs de place sont généralement bien obligés d’accéder à la pratique, devenant ainsi les complices de leurs arnaqueurs. Toujours selon elle, les élèves qui passent par ce mode de recrutement sont les plus difficiles. Sûrs de l’impunité, ils se croient généralement tout permis.

Dans le secrétariat d’un proviseur à la périphérie de la capitale, une caricature parle mieux que tous les mots. Un peu comme pour démontrer que la corruption y est honnie, le dirigeant a fait afficher ce dessin qui montre un jeune homme arrêté par des gendarmes, alors qu’il tentait de rançonner un parent d’élève… Le proviseur témoigne que son établissement n’est pourtant pas à l’abri du phénomène. Pour démontrer que le monnayage des inscriptions n’est pas l’apanage des seules grandes villes, il raconte qu’à la rentrée, les élèves exclus des établissements de Yaoundé inondent ceux des environs. Généralement avec la détermination de se trouver une place, par tous les moyens et à n’importe quel prix. Se faire parrainer par un enseignant est, selon le proviseur, une des tactiques les plus courantes. Pour l’illustrer, il sort de ses tiroirs une pile de dossiers apportés par un de ses surveillants de secteur. A lui seul, ce dernier a soumis près d’une dizaine de cas à la rentrée dernière… Malheureusement pour lui, le proviseur ne mange pas de ce pain là.


Source : Cameroon Tribune


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