Une nouvele forme d'arnaque "téléphonique" prend de l'ampleur à Douala.Des individus vous demandent une rançon par téléphone et en cas de refus, vous menacent d'être assassiné, comme le raconte Alain, responsable de la comptabilité d'une unité industrielle basée à Douala.
La sérénité n’est pas revenue dans la maison d’Alain, responsable de la comptabilité d’une unité industrielle installée à Douala : " Un coup de fil voilé, qui vous apprend que vos jours sont désormais comptés ", se souvient ce vieux comptable. Dans la nuit, en janvier, son correspondant énigmatique avait choisi un langage codé, comportant uniquement une indication de l’endroit où devait être déposée la rançon exigée : " Retenez que nous recevrons cet argent sous le pont de Japoma, à partir de minuit. En cas de refus, vous serez assassiné… ", avait alors précisé l’inconnu. Cette mésaventure constitue un témoignage parmi tant d’autres relatifs aux appels téléphoniques anonymes assortis de menaces, qui secouent certains milieux de la capitale économique.
Le cas le plus récent, date de la nuit du 16 au 17 mars 2004, à Bonaloka, un quartier périphérique. Mardi, un habitant de ce secteur est contacté par un inconnu, grâce au téléphone portable. La voix caverneuse de cet individu lui intime un ordre. L’ordre de ne pas regagner son domicile. Parce que, " des tueurs te rendront visite… " Apeurée, la personne ciblée décide d’éviter son domicile, après avoir tout raconté à la permanence de la division provinciale de la Police judiciaire du Littoral. Qui, immédiatement, organise une riposte: " Quand il a fallu réagir par rapport à l’information concernant le pont de Japoma, nous avons déplacé quatre véhicules de couverture. Face à la situation de Bonaloka, nous avons déplacé trois éléments qui ont passé la nuit dans le domicile visé. Jusqu’au matin, aucune attaque n’a été signalée ", explique l’officier de police Georges Ngoussong, de la Police judiciaire.
Cette nouvelle forme d’arnaque (si l’on excepte celle ayant conduit à l’enlèvement d’un enfant, il y a environ 5 ans) prend de l’ampleur depuis le début de l’année. Et le recours de plus en plus fréquent à ce mode opératoire suscite un malaise réel. L’ampleur du phénomène peut être attestée par les chiffres de la semaine: entre lundi et la journée d’hier, les seules fiches de la Police judiciaire notent huit péripéties liées aux menaces anonymes par appels téléphoniques ! Les auteurs de ces pratiques criminelles visent, à la fois, des gens modestes, et certains commerçants et responsables financiers des entreprises. Et les sommes exigées au titre de rançons vont de 1 à 10 dix millions de francs, selon une source digne de foi. " Il faut donc faire preuve de vigilance, même si jusqu’ici, aucune alerte n’a été effectivement exécutée ", ajoute cette source.
Les enquêtes en cours au niveau des brigades anti-criminalité en alerte sont formelles : les trois quarts des personnes qui se plaignent " disent avoir une conscience tranquille. " Le reste étant constitué d’hommes qui évoquent " un chantage ", suite à une relation amoureuse " brusquement interrompue. " En conséquence, les forces de l’ordre redoublent d’attention Leurs conseils, aujourd’hui, se résument en cette phrase d’Alain, qui ne cesse de manifester des palpitations: " Apprenons à dénoncer tout appel téléphonique suspect, et ne communiquons plus nos coordonnées téléphoniques sans contrôle… "
Source : Cameroon Tribune
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