Quelques cas se sont produits ces derniers jours à Yaoundé, trop similaires pour que ce soit de simples coïncidences. Des citoyens sont agressés peu de temps après leur sortie de la banque, par des individus apparemment bien informés du contenu de leurs poches. Selon nos informations, les bandits ne se contentent plus d’encercler un passager dans un taxi, bien que la technique soit toujours utilisée. Quelques malheureux ont été agressés dans leur propre véhicule, en milieu de journée, et en présence de passants ne se doutant pas de ce qui se passait…
A en croire nos sources, tout part d’une filature rondement menée par les malfrats. L’usager qui retire un bon pactole de la banque est décrit au téléphone à des complices, à l’affût dans un taxi non loin de là. Dès qu’il sort de l’établissement, le " gibier " visé reste sous le contrôle du gang. S’il emprunte ce taxi, tant mieux pour ses agresseurs. Sinon, il est suivi jusqu’au bon moment. Pour s’inviter dans sa voiture, les malfrats attendront de préférence un petit embouteillage. Un des complices, côté chauffeur, la proie avec un bobard du genre : " Grand, vous perdez de l’huile ". La majorité des conducteurs vous le diront, il est difficile de rester insensible à une telle information. Le temps pour l’automobiliste de jeter un coup d’œil inquiet sur le sillage de ses roues et un autre malandrin monte à bord. Un fonctionnaire braqué il y a quelques jours à côté de la cathédrale Notre-Dame raconte que son agresseur, assis sur le siège passager, lui a montré le bout d’un revolver et lui a conseillé, à voix basse, de coopérer à 100%. Le pauvre sortait d’une banque, et est devenu un peu plus pauvre après le coup…
Il n’y a pas qu’à la sortie des banques qu’on risque quelque chose. Une dame, en service au ministère des Mines, a subi une agression similaire en fin de semaine dernière. Elle venait de toucher environ 650 000 francs dans une tontine. Comment les bandits l’ont-ils su ? Mystère. Toujours est-il qu’elle était attendue à la sortie de son travail. Au cours de sa pause, qu’elle avait prise ce jour-là en laissant son sac au bureau, rien ne lui est arrivé. Mais en rentrant, elle était " attendue " par un taxi. La suite se devine aisément : l’argent de la tontine s’est envolé.
Avec la fin d’année qui approche, il y a fort à parier que ce genre d’attaques se multiplient, les braqueurs ayant tendance à faire des " heures supplémentaires " en cette période. On ne saurait trop recommander la prudence.
Source : Cameroon Tribune
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