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Corps des prisonniers abandonnés à Ngaoundéré
(09/11/2005)
L’hôpital, la commune urbaine et la prison de Ngaoundéré se rejettent les responsabilités sur les corps abandonnés ...
Par Dieudonné Gaïbaï

C’est finalement ce lundi matin que les corps des huit prisonniers abandonnés pendant une semaine à l’hôpital provincial de Ngaoundéré ont été mis sous terre. Ceci, après les multiples plaintes formulées par les malades internés à l’Hôpital qui avaient fini par ne plus accepter les odeurs de plus en plus insupportables que dégageaient ces corps en état de décomposition avancée.
La semaine dernière en effet, la nouvelle de l’abandon des corps des prisonniers par les services de la prison avait fait le tour de la ville. A l'hôpital, tout le monde a un mouchoir collé à ses narines pour réduire les effets des odeurs. Le groupe technique provincial de lutte contre le Sida est inaccessible en raison de sa proximité avec le dépotoir de fortune des cadavres.

Le directeur de ce centre hospitalier, le Dr Adji Massao, joint au téléphone, dit être au courant de la situation. "La morgue de l’hôpital provincial de Ngaoundéré ne dispose que d’une armoire à quatre niveaux. Elle est donc insuffisante au regard des sollicitations. Le problème qui s’est posé avec la situation des huit corps, a essentiellement trait au fait que, les responsables de la prison sont venus à l’hôpital au cours de la semaine aux environs de 18h-19h avec les corps des détenus décédés dans la journée. Puisque les corps, tant qu’ils ne sont pas formolisés, ne peuvent être admis à la morgue, les prisonniers ont été jetés dans la broussaille qui entoure l’hôpital. Les familles de ces prisonniers n’étant pas à Ngaoundéré."
Joint aussi au téléphone, le Dr Mbozo’o, Médecin à la prison de Ngaoundéré dit n’être au courant de rien. " Allez voir les responsables de l’hôpital", a t-il martelé. Et pourtant selon des indiscrétions glanées ça et là à la prison, il ne se passe plus une semaine sans qu’on ne puisse évoquer le décès de plusieurs détenus. Ceci est renforcé par la promiscuité qui y règne, l’augmentation exponentielle de l’effectif des détenus qui n’est malheureusement pas suivi par la construction des infrastructures, mais aussi par l’insuffisance du suivi médical des détenus. Seulement, chaque fois qu’il y a un décès nous a confié un gardien de prison, les autorités municipales sont saisies.

A la commune urbaine de Ngaoundéré où le maire et ses adjoints sont tous en voyage, on estime n’avoir pas été mis au courant à temps. " Les responsables de la prison ne nous ont pas saisis officiellement. Nous avons été informés samedi par l’hôpital. C’est pourquoi notre réaction n’a pas été prompte. Je dois vous dire que nous avons suggéré aux responsables administratifs (Gouverneur, Procureur Général, Régisseur…) de décongestionner la prison principale pour les établissements pénitenciers secondaires de la province. Nous attendons encore les réactions et entre temps, nous subissons seuls le poids de ces décès qui sont devenus réguliers. Figurez-vous que pour chaque corps, il faut verser à la prison 25.000Frs, les frais de carburant et mettre un camion à leur disposition. Aujourd’hui, la ligne consacrée aux frais d’inhumation est épuisée." a tenu à rappeler un des responsables de cette commune qui a requis l’anonymat. Dans les quartiers, on s’indigne du non-respect manifeste des autorités carcérales envers le corps humain. Car estime Bobbo Souley, un habitant de la ville "ce n’est pas la première fois que les corps de prisonniers sont abandonnés."


Source : Mutations


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