Les populations par vagues s’y rendent pour apporter leur soutien à la famille éprouvée.
C’est en sanglotant à même le sol que la maîtresse de maison, veuve depuis près de cinq ans, reçoit ses visiteurs. Elle pleure ses petits- fils: Rick Welapenou et Junior Younguela, enfants de ses deux filles et âgés de deux et six ans. Ils sont morts asphyxiés dans la nuit de dimanche à lundi dernier à la suite d’un incendie allumé par Guy- Merlin Mbonou, son fils. "Il a posé cet acte pour revendiquer sa part d’héritage", répond-on lorsque l'on s'interroge sur les raisons de son acte.
Depuis le décès du chef de famille survenu en 2001, les neuf enfants vivent dans la mésentente. Selon les voisins, il ne se passe plus de mois sans enregistrer des cas de bagarres dans cette famille. Guy- Merlin Mbonou, la quarantaine révolue et aîné de la famille, nourrit, depuis le décès de leur père, l'ambition de mettre ses frères et sœurs à la porte. Il estime en effet qu’en sa qualité d’aîné, la maison familiale devrait lui revenir. Ce qui, évidemment n’est pas de l’avis des autres soutenus par leur mère. "Aucun partage n’a été fait. C’est notre maison familiale", souligne-t-ils. Les conseils de famille tenus n’ont point découragé Guy- Merlin. "Chaque fois, il menaçait de mettre le feu au cas où cette maison ne lui reviendrait pas", explique Martine Fotso, une des cousines de la famille endeuillée.
Finalement dimanche, 6 novembre dernier, Guy- Merlin Mbonou met ses menaces à exécution. "Il était environ 1h du matin quand l’incendie s’est signalé dans sa chambre avant de se répandre dans la maison ", explique Arlette Simo, une voisine. Quelque temps avant l’incendie, une forte dispute avait opposé Guy- Merlin à ses frères. Selon les informations recueillies, alors que ses frères courraient alerter la gendarmerie, Guy- Merlin qui n’était pas à son premier coup, ferme à clé la maison et met le feu sur son matelas. Les voisins alertés par le feu vont casser la porte centrale pour tenter de sauver les deux enfants endormis dans une des pièces de la maison. Trop tard, ceux-ci seront retrouvés morts asphyxiés. Leur oncle, est immédiatement conduit à la brigade de gendarmerie de Nkololoum à New- Bell où il attend d’être présenté devant les autorités judiciaires pour répondre de ses actes.
Source: Quotidien Mutations, Dippah Kayessé
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