Le développement de ces deux secteurs représente avec ses infrastructures, un atout important pour la lutte contre la pauvreté.
Ces secteurs ouvrent de nouvelles voies pour la diffusion du savoir et créent des espaces matériels et virtuels pour la communication sociale. Des universités virtuelles ont déjà vu le jour au Nord et même en Afrique, avec l’ Université virtuelle africaine. Dans le domaine de la santé, les médecins peuvent aussi accéder aux informations de première main sur les médicaments et les découvertes, grâce à Internet. Selon la théorie du " saut de grenouille ", les pays africains devraient, grâce aux NTIC, " sauter " une étape dans leur développement pour rejoindre les pays développés.
C’est dans cette perspective que le Cameroun a entrepris il y a quelques années une vaste réforme de ce secteur. C’est dans ce cadre que la société Mobile Telephone Network (MTN) d’origine sud-africaine et la Société Camerounaise des Mobiles (SCM) devenue Orange, d’origine française, ont acquis les droits de s’installer au Cameroun. c’est dans le même sens que Cameroon Télécommunications (Camtel) a succédé à Intelcam (Société des Télécommunications internationales). C’est enfin dans le même sens que l’Agence de régulations des télécommunications (ART) a été mise en place comme gendarme du secteur, autrement dit, pour s’assurer que les différents opérateurs respectent la loi.
En transférant aux sociétés privées la charge des télécommunications et en y installant la concurrence, l’Etat espère faire rattraper au pays son retard dans ce secteur. Si à l’heure actuelle le Cameroun a enregistré une grande satisfaction dans le domaine du téléphone mobile, il n’en va pas de même pour Internet qui reste confiné dans quelques grandes villes du pays. Selon les statistiques, le taux de pénétration de l’Internet au Cameroun est inférieur à 0,1%, alors qu’au Sénégal, il est de 0,28%. C’est dans ce contexte que des informations dignes de foi font état du rachat de Global net S.A., un fournisseur d’accès à Internet, par MTN Network Solutions, le 17 octobre dernier. " Cette fusion vise à créer une entité entière intégrée au sein de MTN-Cameroon qui sera chargée de la fourniture de l’accès et des services Internet ", apprend-on de source bien informée.
Le Collectif des opérateurs nationaux exploitants dans le secteur des télécommunications (CONESTEL) voit cette fusion d’un très mauvais œil, estimant que MTN Cameroon " abuse de sa position dominante ". C’est pourquoi le CONESTEL a saisi le 3 octobre dernier le directeur général de l’ART et le Premier ministre, chef du gouvernement, pour leur faire part " des conséquences néfastes pour notre pays " que pourrait créer cette situation. A leurs yeux, " un seul opérateur intégrant la voix, la data et Internet est stratégiquement dangereux pour la sécurité de notre pays… On ne trouve aucun pays au monde qui autorise un opérateur privé à réunir entre ses mains ces trois dimensions des technologies de l’information et la communication ". La conséquence de cette situation selon le CONESTEL est qu’elle " va provoquer la mort certaine des PME nationales exerçant dans le secteur des télécommunications et entraîner la perte de quelques milliers d’emplois parmi les jeunes Camerounais… On (y) dénombre plus de 5000 cybercafés, 100 providers nationaux pour environ 100.000 emplois créés, avec un chiffre d’affaires d’un milliard à peine ". Réagissant aux démarches de MTN, le DG de l’ART a fait dire hier qu’il ne peut pas se prononcer pour le moment .
Du côté de MTN Cameroon, on affirme que dans six ou sept mois, les Camerounais pourront accéder facilement à un service Internet de qualité et à un " prix agressif ", à travers le réseau MTN qui couvre déjà les dix provinces du Cameroun. Le souci de MTN Network Solutions est de faire entrer le pays dans l’ère du numérique. Selon les responsables de MTN Cameroon, les grandes entreprises du mobile installées aux Etats-Unis, au Japon, en Europe ou en Chine, embrassent actuellement en même temps que la téléphonie mobile, Internet et les autres services médias.
Source: Cameroon Tribune, Jean Ngandjeu
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